Toujours plus de vacataires pour un État précaire !
On procède depuis plusieurs années à une embauche massive d’agents vacataires dans l’éducation nationale, à l’université, au sein d’autres administrations. Au nom d’une réduction des dépenses publiques à courte vue, qui porterait plus à propos sur les collectivités territoriales avec leurs effectifs pléthoriques, on soumet l’État à une dangereuse logique de précarité. Car le vacataire est un « agent appelé à réaliser une mission précise non appelée à se répéter dans le temps », selon la définition du Conseil d’État. Or, son statut n’a pas pour but de protéger le fonctionnaire public mais d’asseoir sa fonction, c’est-à-dire l’État lui-même, sur une base solide et durable. Si l’on peut admettre que l’administration dispose d’un volant résiduel d’agents vacataires, afin de satisfaire aux besoins urgents et impondérables, elle ne les multiplie que pour fragiliser l’État.
Dans l’éducation nationale, un faisceau de causes concourt à l’inflation de vacataires : crise des vocations pour une fonction professorale dévalorisée ; masse d’heures non effectuées au titre de décharges syndicales ; réduction du nombre de titulaires remplaçants ; goût de l’administration pour ces prolétaires de l’enseignement. A l’université, la population des vacataires connaît une véritable explosion démographique. La commission permanente du Conseil National des Universités (CNU) vient ainsi d’alerter le public sur le phénomène, plus de 96000 vacataires ayant exercé à l’université en 2012 (avec une projection autour de 135000 pour 2014). Il procède d’une politique délibérée qui, privilégiant les compétences pauvres et les filières immédiatement rentables, dégrade la recherche fondamentale et les savoirs classiques qui réclament, eux, patience et longueur de temps.
Car c’est bien de durée qu’il s’agit ici. De cette vision de long terme qu’il revient à l’État de donner à la nation. Ici comme ailleurs les mondialistes gauchistes et ultra-libéraux, soumettant la France à des forces étrangères à son intérêt, l’enferment dans la précarité et les expédients. Continuité du service public, recherche fondamentale, haute culture, rayonnement par le patrimoine et la création, compétences attestées par le diplôme, les productions, l’expérience – voilà les ciments d’un État stratège dans le domaine des savoirs ! En contribuant à sa reconstruction, le Collectif racine veut rendre sa longue-vue à la France!
