Vendredi 7 novembre, lors de son meeting de la Porte de Versailles, Nicolas Sarkozy, dont le texte « républicain » avait été écrit par Henri Guaino, a fustigé le « nivellement scolaire et les classes sans notes ».
A ceux qui auraient la naïveté de céder à ce chant des sirènes « républicain », et à Nicolas Sarkozy lui-même, il importe de rappeler ce que fut la politique éducative du quinquennat précédent.
Luc Chatel a-t-il oublié que, ministre de l’éducation nationale, il a multiplié les expérimentations de classes sans notes, appuyé par Jean-Michel Blanquer, autre proche de l’ancien président, grand promoteur des innovations pédagogiques en tout genre, qui était alors recteur de l’académie de Créteil (dont il voulut faire une académie 100% innovation) et qui fut ensuite bombardé n°2 de l’éducation nationale (directeur de la DGESCO) ?
L’auteur de ces lignes, alors enseignant en collège, se souvient des pressions sans fin de la hiérarchie, pour pousser les professeurs à abandonner la note, si traumatisante pour l’élève. Et Nicolas Sarkozy était à l’Elysée. Ignorait-il la politique de son ministre ? Aurions-nous dû l’avertir ?
Las ! Le mensonge et la falsification n’ont qu’un temps. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy vit le triomphe, rue de Grenelle, des pédagogistes de tous poils, et fut marqué par une déconstruction sans précédent des principes fondamentaux de l’éducation nationale, avec, notamment la mise en place des réseaux CLAIR (collège, lycée pour l’ambition, l’innovation et la réussite, aujourd’hui baptisés REP+) qui autorisent les EPLE du 2nd degré à s’affranchir des programmes nationaux.
Najat Vallaud-Belkacem a le mérite d’assumer une politique qui s’inscrit dans la parfaite continuité de celle de Luc Chatel. Elle eût pu être et elle sera peut-être ministre de l’éducation nationale de Nicolas Sarkozy.
Derrière les grands mots, il y a la réalité. La seule à défendre aujourd’hui une vision authentiquement et sincèrement républicaine de l’Ecole, c’est Marine Le Pen.