Bac 2015 : l’imposture égalitariste, encore et toujours
Communiqué d’Alain Avello, secrétaire général du CR
Ce sont, dès le « premier groupe » d’épreuves — les candidats ayant obtenu une moyenne générale inférieure à 10 et supérieure ou égale à 8 auront une seconde chance avec le « rattrapage » — pas moins de 78,8%, dont 81,6% pour la filière générale, des élèves de Terminale qui ont obtenu aujourd’hui leur Bac. Cette année encore des sommets seront atteints, et le ministère se hasardera sans doute à afficher sa satisfaction, sans que pourtant personne ne soit dupe.
Il y a là en effet un paradoxe, relevant de l’hypocrisie la plus totale : si le Bac, premier titre universitaire, selon la nomenclature française des diplômes, conserve une large part de sa force symbolique ― et que les néobacheliers du jour soient toutefois félicités ―, il n’en est pas moins à ce point dévalorisé qu’il ne leur garantit en rien la moindre réussite dans leurs études futures, 6 étudiants sur 10 échouant en première année de Licence…
Le Bac a été corrompu par cet égalitarisme pervers qui a enfoncé dans le déclin notre système d’enseignement. Ainsi, sous prétexte d’une illusoire « démocratisation », a-t-on à ce point revu à la baisse le niveau d’exigence qu’une sélection différée, autrement plus inique et brutale, dans les faits s’opère.
Une politique éducative responsable ne pourra donc que s’employer à dissiper cette illusion, en revalorisant le Bac, c’est-à-dire en le rétablissant comme palier d’une sélection juste !