Le ministre de l’Education nationale fait sa rentrée
C’est ce mardi, à 14h30, que le ministre Vallaud-Belkacem a donné sa conférence de presse afin d’y présenter la troisième rentrée de la « refondation », à présent parvenue au stade de la « consolidation ». Le ton est d’emblée donné : télécommande à la main et power-point explicatif, l’accent est principalement mis sur les postes créés, la formation et la revalorisation des traitements des professeurs des écoles. Beaucoup de chiffres et finalement peu d’explications concrètes sur les programmes à venir dans les écoles primaires. Les élèves qui devraient être au cœur du sujet, semblent bien être oubliés au profit de considérations plus budgétaires que pédagogiques.
Reprenant l’antienne « plus de maitres que de classes », le ministre a si peu convaincu les journalistes présents, que ceux-ci l’ont interrogé sur les fermetures de classes à Paris ou en ruralité. Qu’importe, le ministre a largement éludé ce sujet ainsi que celui de la catastrophique réforme du collège, en se bornant à annoncer une révision des thèmes étudiés en histoire-géographie qui seront dévoilés à l’automne prochain, ne s’inquiétant d’ailleurs pas davantage des enseignants de maternelle lesquels ne disposent toujours pas des nouveaux programmes, une semaine avant la rentrée… Mais, que l’on soit rassuré, la généralisation du numérique demeure prévue pour la rentrée 2016 : apprendre à lire, écrire et compter se fera par le biais d’ordinateurs, de tablettes et d’applications pour téléphones mobiles. Voilà ce que le ministre de l’Education nationale appelle « l’école de l’exigence ».
Autre nouveauté : « l’enseignement moral et civique » du primaire à la terminale. Les cours pourront être dispensés par n’importe quel professeur volontaire, mais un « vivier » a déjà été recruté afin de former nos élèves à être de bons citoyens : il s’agit de 4600 intervenants qui se déplaceront dans les établissements scolaires dans le but d’inculquer les « valeurs citoyennes »… Reste à préciser ce qu’il est de la « citoyenneté » version Vallaud-Belkacem, ministre de tous les reniements, dont Le Point nous apprenait l’idée de convier les familles d’élèves étrangers à parler leurs langues devant les classes de maternelles, afin que les enfants, dans la joie du « vivre-ensemble », s’imprègnent de cette « diversité ».