Retour sur deux années d’engagement pour l’Ecole et l’Université

Retour sur deux années d’engagement pour l’Ecole et l’Université

 

Retour sur deux années d’engagement pour l’Ecole et l’Université

par Alain Avello

 

 

Que ne s’était-on étonné, il y a de cela deux ans, de la constitution d’un collectif d’enseignants, composante du Rassemblement Bleu Marine et, à ce titre, lié au Front National. Cela bouleversait en effet les représentations si bien campées dans les esprits, déroutait les analyses sociologiques, ruinait les préjugés.

A partir du 12 octobre 2013, date où fut officiellement lancé, en présence de Marine Le Pen, le Collectif Racine, il a donc fallu compter avec des enseignants à l’engagement patriote assumé (hors, bien sûr, du cadre d’exercice de leur profession), prêts à faire peu à peu céder les digues idéologiques, résolus, au-delà de leur engagement personnel, à faire collectivement bouger les lignes.

Dès l’origine, nous étions tous unis, et le sommes plus que jamais, dans la conviction profonde, largement partagée au-delà de nos rangs d’ailleurs, que gauche et droite, UMP comme PS, détiennent une commune responsabilité dans la faillite de notre système d’éducation, et que seul le véritable changement politique dont le FN-RBM porte les promesses permettra de redresser l’Ecole et l’Université françaises.

Si le milieu enseignant pouvait jusque-là se croire largement hors de portée des thématiques nationales et patriotes, les choses se sont alors mises à changer. Et les syndicats qui se trouvaient jusqu’à présent en position de monopole idéologique ont perçu, bien souvent dans la panique, ce qui n’était pourtant que salutaire évolution : dans les « salles des profs ‘ », les sympathies se sont faites de moins en moins tacites et de plus en plus nombreuses. En somme, débutait la pénétration de nos idées dans un milieu professionnel qui leur était traditionnellement l’un des plus fermés, et celle-ci n’a cessé depuis de se poursuivre.

Les sondages d’ailleurs n’ont pas manqué de souligner cette dynamique : si, en 2012, seuls 5% des enseignants —40000, environ — avaient placé dans l’urne un bulletin « bleu marine », leurs intentions de vote pour la prochaine présidentielle connaissent une augmentation de 60%, selon l’IFOP (juin 2015). Gageons que ce sera plus d’un enseignant sur dix qui, en 2017, portera ses suffrages sur la candidature de Marine Le Pen !

De sorte à amplifier cette dynamique, et à répondre aux multiples demandes nous parvenant des quatre coins de France, nous avons développé l’implantation locale de notre collectif : d’avril 2014 à aujourd’hui, j’ai donc parcouru le territoire national, en compagnie d’Arnaud de Rigné, afin d’inaugurer pas moins de quinze sections départementales, de nombreuses autres restant à venir. Les enseignants patriotes, quelle que soit leur zone géographique, peuvent donc se rencontrer, échanger, débattre et unir leurs compétences. Et, fait notable et révélateur des attentes auxquelles  nous répondons, les ont rejoints des collègues qui n’avaient auparavant jamais rallié le Front National ni le Rassemblement Bleu Marine, beaucoup d’entre eux « franchissant le pas » dans le sillage de leur adhésion à notre collectif.

En parallèle, nous avons donné un très large écho aux nombreux travaux que nous produisons : analyses, tribunes, articles divers exprimant nos critiques des politiques éducatives passées comme présentes, ou traçant les perspectives que le redressement de l’Ecole et de l’Université que nous préparons se devra d’emprunter, laissant affleurer quelques unes des propositions que nous porterons en vue de la présidentielle.

Nous avons largement fait connaître, tout particulièrement par de nombreux communiqués, les positionnements  indéfectiblement républicains qui sont les nôtres, pour une Ecole et une Université de l’excellence et de l’égalité bien comprise, c‘est-à-dire recentrées sur leurs missions, reconnaissant pleinement le mérite des élèves et étudiants, et garantes à ce titre d’équité et de promotion sociale juste.

Que d’authentiques défenseurs de l’Ecole de la République expriment leur proximité ne nous a donc que peu étonnés : ce fut le cas de Jean-Paul Brighelli qui, même s’il s’est finalement détourné de la main que nous lui tendions, a assumé par deux fois, dans sa tribune du Point, ses convergences : sur l’enfumage que représente la généralisation du numérique à l’Ecole, et, plus largement, sur l’essentiel de nos positions.

Oui, nous avons commencé à faire bouger les lignes, à mesure de notre inlassable travail. Les trois ministres qui se sont succédé depuis 2012, il est vrai, ne nous ont pas laissé chômer, eux qui n’ont eu de cesse de poursuivre l’entreprise de sape, conduite si opiniâtrement déjà par leurs prédécesseurs de gauche comme de droite. Nous avons donc dû nous emparer progressivement de tous les dossiers et monter sur tous les fronts.

Dès la fin novembre 2013, j’ai par exemple mené, aux côtés de nos adhérents enseignant en classes préparatoires, une opération pour la défense de leur statut, gravement menacé alors, comme l’étaient à travers lui ces classes d’excellence elles-mêmes. Ainsi nous sommes-nous imposés comme l’un des fers de lance du combat gagnant pour la défense des « prépas », en réaffirmant du même mouvement notre attachement à l’élitisme républicain, dont ces classes représentent l’un des derniers bastions. Et les assemblées générales qui en cette période se constituaient dans les établissements ont dû souvent se déterminer par rapport à nos positions, dont la légitimité n’a pas manqué d’apparaître.

Très tôt aussi, nous avons dénoncé avec force et constance l’abrogation qui se profilait des décrets de 1950, décrets définissant non seulement le statut des professeurs du secondaire, mais leurs missions en termes d’ « heures de cours disciplinaires », garantie de ce que, dans les collèges et lycées, la finalité essentielle de l’enseignement soit d’instruire. Ces décrets, dont l’UMP depuis longtemps déjà voulait la suppression, c’est le PS qui finalement les aura mis à mort, et cela avec la complicité de la plupart des organisations syndicales…

Ces collusions UMPS-syndicats ont alors pleinement justifié que nous fassions entendre notre voix à l’occasion des élections professionnelles de novembre-décembre 2014, dont nous avons troublé le jeu habituellement si fermé en influant sur leurs résultats, comme cela a été reconnu par plusieurs médias et, en direct à la télévision, le 3 mai dernier, par N. Vallaud-Belkacem elle-même : le jour-même où débutaient ces élections, j’appelais les personnels de l’éducation à faire barrage aux organisations syndicales qui, sous couvert d’un activisme de façade, se font les meilleures complices des réformes UMPS, en exceptant de la critique deux syndicats, à la progression desquelles ce soutien allait donc contribuer.

Nous nous sommes encore hissés à l’avant-poste de la contestation en cours contre la catastrophique réforme Valls-Vallaud-Belkacem du collège, par la publication de nombreux textes — analyses, articles, communiqués —, repris dans un numéro spécial de notre « Lettre », le lancement d’une pétition nationale, une réunion publique, au mois de juin dans le Vaucluse… Et, dans le prolongement de notre dénonciation inlassable du « collège unique », dont la réforme constitue l’amplification, la cohérence de nos positionnements n’a pas manqué de trouver, à cette occasion aussi, un très large écho, au point de susciter de nombreux ralliements.

De sorte que, oui, le travail accompli a à ce point porté ses fruits que le Collectif Racine s’est progressivement imposé dans le monde de l’éducation comme une force de premier plan, dont la voix fait autorité, car elle constitue l’expression d’une conception de l’Ecole et de l’Université garantes des intérêts individuels des enfants et jeunes gens et de celui, collectif, de la nation.

De l’engagement en faveur des « prépas », à la dénonciation inlassable de la réforme du collège, en passant par celle des collusions syndicales à l’égard des réformes d’inspiration mondialiste et ultralibérale et par la défense d’une Ecole fondée sur les principes de la République, le tout consacré par un ministre contraint de se positionner par rapport à notre influence reconnue, voilà le chemin parcouru qui a réellement fait rayonner, et de façon croissante, le Collectif Racine !

Parallèlement, nous avons entrepris un important et décisif travail programmatique que nous comptons bien inscrire dans l’histoire : j’ai en effet constitué, sur la base des compétences qui se faisaient jour parmi nos adhérents, huit groupes de travail nationaux ; ils comptent de nombreux contributeurs actifs manifestant un haut niveau d’expertise, qui mènent une réflexion de fond sur l’ensemble des dossiers (sur chaque niveau d’enseignement, sur les programmes scolaires, sur la nécessaire revalorisation de la voie professionnelle, sur le non moins nécessaire rétablissement de l’autorité des maîtres, sur la violence et les parcours scolaires, le redoublement notamment, sur l’apprentissage, l’éducation prioritaire, sur l’organisation administrative de l’Education nationale, etc.). Le travail collectif de ces groupes spécialisés consiste à construire, par la conception de réformes détaillées et chiffrées, à la fois de bon sens et novatrices,  pragmatiques et ambitieuses,  un projet pour l’Ecole et l’Université qui nourrira la partie éducation du futur programme présidentiel.

Forte de la confiance de Marine Le Pen, bénéficiant du soutien jamais démenti de Florian Philippot et de Bertrand Dutheil de la Rochère, pouvant compter sans réserve sur l’engagement vigoureux de nos responsables départementaux et sur l’aide précieuse de ceux du Front National, sur la remarquable capacité d’expertise de tous ceux qui, dans le cadre de nos groupes de travail, contribuent à l’élaboration du futur programme présidentiel, du très large écho qu’au titre du bon sens comme de la légitimité et de la cohérence de nos positions, nous rencontrons  dans l’opinion, la dynamique impulsée par le Collectif Racine, il y a de cela deux ans déjà, ne peut que s’amplifier encore.

Dans un peu plus d’un mois, le 12 octobre prochain, nous fêterons le deuxième anniversaire de notre mouvement, dans la fierté du travail déjà accompli et dans celle des missions qui nous échoient. Ce numéro spécial est consacré à l’événement : il revient sur le travail déjà accompli, propose une série d’entretiens de quelques uns de nos responsables et adhérents, mais communique aussi sur l’actualité, celle de la rentrée, tout particulièrement. Car cette commémoration est pleine d’un avenir annonçant de futurs combats, jusqu’à la victoire, pour l’Ecole et pour la République.

Vive le Collectif Racine ! vive l’Ecole de la République ! et vive la France !

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