« Fillon, ou l’imposture antipédagogiste »
Communiqué d’Alain Avello, président du Collectif Racine,
membre du Conseil stratégique Marine2017
Au sujet de l’Ecole, c’est, semble-t-il, la corde de l’antipédagogisme que François Fillon entend faire vibrer, prétendant de la sorte tirer bénéfice de l’exaspération suscitée par près de 30 ans de politiques scolaires ourdies par de pseudo-experts en pédagogie, nourries de prétendues « sciences de l’éducation », et ayant si bien installé « l’élève au centre du système » que l’instruction, elle, s’est trouvée reléguée à sa périphérie.
On aura tôt fait là encore de renvoyer Fillon à son bilan. Que n’a-t-il saisi l’occasion de son passage rue de Grenelle (2004-2005) pour opposer aux « experts » hantant l’administration centrale la volonté politique de réorienter l’Ecole vers ses missions essentielles ? Que n’a-t-il réformé en revenant sur les orientations insensées de la loi Jospin qui, en 1989, institutionnalisa le pédagogisme et consacra le règne des « experts en sciences de l’éducation » ?
De fait, la loi Fillon de 2005, ce fut un coup supplémentaire porté à l’instruction et à l’émancipation qui en découle, par l’introduction du « socle commun » qui ne renvoie nullement à la transmission pourtant primordiale des fondamentaux, mais permet de vider les enseignements de leurs contenus. Ce fut plus largement la traduction directe des injonctions de l’UE assignant à l’Ecole l’objectif de produire des salariés d’autant mieux « employables » et « flexibles » que peu instruits.
En matière éducative comme en toute autre, Fillon est le nom d’une soumission sans restriction à l’Union Européenne : tout dans son bilan le démontre. Et, en cette matière, les objectifs ultralibéraux de l’UE trouvent dans le pédagogisme leur plus efficace vecteur, de sorte que les postures antipédagogistes de François Fillon comme, du reste, ses invocations du « roman national » ne sauraient abuser personne : elles relèvent bel et bien de l’imposture.