Allocution introductive d’Alain Avello, secrétaire général du Collectif Racine (Paris, 20 juin 2014)

Allocution introductive d’Alain Avello, secrétaire général du Collectif Racine (Paris, 20 juin 2014)

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

 

Nous vous avons aujourd’hui réunis pour inaugurer la section parisienne du Collectif Racine : la troisième de ses sections locales, après celle du Var et de Loire-Atlantique.

Même si, je le sais, peu d’entre vous apprennent aujourd’hui l’existence de notre mouvement, je voudrais toutefois commencer par dire quelques mots à son propos, avant de céder la parole aux deux intervenants que je présenterai dans un instant.

 

Nous avons, avec Marine Le Pen, lancé le Collectif Racine à la fin de l’an dernier, le 12 octobre plus précisément.
Il s’agit d’une association qui, bien que professionnelle, n’est en aucun cas un syndicat, et n’a nullement vocation à le devenir.

 

La nature de notre engagement est en effet profondément politique, et si les conditions matérielles dans lesquelles les enseignants exercent leur profession nous préoccupent aussi, nous ne voyons pour autant dans celles-ci que l’un des problèmes qui affectent notre système d’enseignement et, pour tout dire, l’hypothèquent largement :

car l’Ecole va mal, et l’Université ne se porte pas mieux !

 

Si la nature de notre engagement est donc profondément politique, c’est que nous n’isolons pas davantage ces problèmes compromettant notre Ecole et notre Université, ces problèmes qu’elles rencontrent et qui les inhibent dans l’accomplissement de leurs missions, de problématiques beaucoup plus générales encore.

 

Car, ce que la crise que connaît notre système d’enseignement révèle, ce qui, en creux, se lit dans la lente décomposition qui, depuis plus de trente ans déjà, en organise le déclin, ce sont les renoncements de la France à demeurer digne et à la hauteur d’elle-même !

 

C’est d’abord le renoncement de l’Etat à assumer pleinement la charge qui lui incombe pourtant d’organiser l’instruction.

L’Etat, en matière éducative comme en toute autre, s’est en effet dépossédé de ses prérogatives et s’est déchargé de ses obligations.

Ainsi la progressive décentralisation de l’Education nationale a-t-elle été vectrice de disparités et d’inégalités, et a conduit à un abaissement correspondant du niveau d’exigence.

Dans le même temps, les politiques éducatives puisaient leur inspiration auprès d’instances supranationales ― européennes et mondialistes ―, ce qui a conduit à l’abandon progressif du modèle français d’instruction qui avait pourtant fait l’excellence de notre Ecole.

 

C’est ensuite, le renoncement de la République à maintenir ses fondamentaux et à demeurer fidèle à ses principes.

Particulièrement ceux, complémentaires, d’égalité et d’équité.

Ainsi, se méprenant lourdement sur l’égalité républicaine, a-t-on battu en brèche toute sélection, sans comprendre que la sélection juste permet la promotion sociale.

Et le système d’enseignement non seulement a progressivement cessé de remédier aux inégalités héritées du milieu social d’origine, mais a de surcroît accentué ces inégalités !

 

C’est enfin, le renoncement à l’exigence, républicaine, elle aussi, d’assimilation, alors que, dans le même temps, l’institution scolaire consentait à la désacralisation du savoir et organisait du même coup la déchéance de l’autorité des maîtres.

Ainsi l’Ecole qui, autrefois avait su assimiler et éduquer par l’instruction, élever dans le savoir et renforcer la cohésion sociale, a-t-elle largement renoncé à instruire et, a fortiori, à transmettre notre culture nationale, et l’on comprend alors, du fait de ces renoncements, qu’elle soit elle aussi trop souvent devenue le lieu où sévissent les communautarismes et la violence sociale.

 

Nous le voyons : les maux dont souffre l’Ecole sont ceux-là même dont souffre la France !

 

Et c’est pourquoi, la formule par laquelle, au Collectif Racine, nous nous revendiquons comme « enseignants patriotes », ne doit pas simplement être comprise comme l’affirmation d’un double attachement : à l’Ecole et à notre Patrie, la France, mais tout autant comme portant le sens d’un projet, et d’un projet profondément politique, donc !

 

C’est parce que, en effet, nous aimons passionnément la France, comme, tout autant, l’Ecole, que nous voulons redresser l’Ecole de la République pour que la France se retrouve !

 

Nous ne consentons pas en effet au déclassement corrélatif de l’une et de l’autre, nous refusons de voir en ce déclassement une fatalité avec laquelle il faudrait composer, car nous croyons au contraire et sans réserve en l’avenir de la France comme en celui de l’Ecole.

 

Voilà ce qui donne tout son sens de notre engagement !

 

C’est pourquoi nous avons constitué le Collectif Racine dans le cadre du Rassemblement Bleu Marine, structure dont la vocation est de réunir les forces politiques qui permettront et mettront en œuvre le redressement national.

 

C’est pourquoi, au niveau de notre association professionnelle, nous avons entrepris ce travail de fond consistant à analyser chacun des dysfonctionnements qui, de la maternelle à l’université, compromettent notre système d’enseignement, et, sur cette base, nous commençons à élaborer des propositions concrètes, réalistes et chiffrées, dont la mise en œuvre permettra son redressement effectif,

dans le bien individuel des enfants et des jeunes que la Nation confie à son Ecole, et dans le bien collectif de la Nation.

 

 

Et de plus en plus nombreux sont les enseignants qui nous rejoignent tant ils identifient la légitimité de notre engagement et la justesse de nos positions, si bien que, pour leur permettre de se réunir, d’échanger, de débattre, et d’unir leurs compétences, nous travaillons à l’implantation de notre mouvement par la mise en place de ses sections locales : ce fut d’abord, je l’évoquais en commençant, celle du Var que j’inaugurai le 28 avril dernier, en la belle ville de Fréjus, qui a récemment porté aux responsabilités municipales le mouvement des patriotes qui est le nôtre, c’était, vendredi dernier, celle de Loire-Atlantique, et, dès la rentrée de septembre, d’autres encore verront le jour.

 
C’est donc, aujourd’hui, celle de Paris que j’ai le plaisir d’inaugurer en votre présence, en cédant dès à présent la parole aux intervenantes que nous allons entendre :

 

– Monsieur Alain Dubreuil, Professeur des Universités, qui enseigna la physique nucléaire, avant de devenir inspecteur à l’AIEA.

 

Et je remercie une nouvelle fois Monsieur Dubreuil qui nous parlera notamment du rang de l’Ecole française dans les classements internationaux, d’avoir accepté de prendre la responsabilité de cette nouvelle section parisienne,

 

– et Madame Marie-Agnès Houck, qui exerce la noble profession d’institutrice, et qui nous offrira ensuite un point de vue privilégié sur l’enseignement primaire, dont la réforme en profondeur conditionnera le redressement de l’Ecole de la République.

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