Allocution de Marie Desmazières,
adhérente du Collectif Racine 59
Je m’appelle Marie Desmazières, j’ai 26 ans et j’habite à Lille. Je suis enseignante depuis 3 ans, et j’ai actuellement la charge d’une classe de CM1.
Je me suis tournée vers l’enseignement car la notion de transmission me tient à cœur. Le rôle de l’enseignant c’est de transmettre des valeurs et des savoirs, afin de donner à l’élève des bases solides, et de lui permettre d’affronter et de construire le monde de demain.
Or très rapidement lors de mes études, à l’IUFM, je me suis aperçue que l’école d’aujourd’hui avait renoncé à sa première mission, celle d’instruire, prônant des méthodes d’enseignement qui ne permettent pas à l’enfant de se constituer des savoirs solides, qui ne lui permettent pas de mettre ses acquisitions à l’épreuve : l’enseignant n’est plus là pour instruire, mais c’est l’enfant qui est constructeur de son propre savoir.
J’ai été très vite révoltée de voir ces méthodes en application, alors qu’elles n’ont fait la preuve que de leur échec et que les élèves d’aujourd’hui maîtrisent de moins en moins les savoirs fondamentaux : le niveau des élèves ne cesse de baisser, beaucoup, arrivés en fin de primaire lisent avec difficulté, n’ont pas une bonne maîtrise de la langue, ne sont pas capables d’écrire sans fautes d’orthographe, éprouvent des difficultés à mémoriser un texte court, ne connaissent pas les grands événements de notre histoire, et ne peuvent situer quelques villes, régions… de notre pays. Ils sont de plus en plus nombreux à avoir besoin de cours de soutien, ou à faire appel à des orthophonistes ou autres spécialistes pour palier les manques de l’école. Si bien que l’école d’aujourd’hui, censée mettre tous les enfants à égalité devant les programmes scolaires me paraît plutôt porteuse d’inégalités.
Il me semble donc important de revenir à des méthodes d’instruction qui ont fait leur preuve, comme par exemple la méthode syllabique pour l’apprentissage de la lecture.
En tant que jeune enseignante, je ne veux pas rester les bras croisés face à la dégradation de l’école et j’ai souhaité m’engager auprès du collectif Racine. Je crois en effet qu’il est important pour nous enseignants de faire entendre notre voix, et de réfléchir ensemble à des moyens concrets d’améliorer le système scolaire, pour qu’il revienne à sa mission première qui est d’instruire les enfants, de leur permettre d’accéder aux savoirs fondamentaux, plutôt que de se contenter de subir la situation, réformes après réformes. J’espère que notre démarche poussera d’autres enseignants de notre région à nous rejoindre.