5 décembre 2013 : communiqué de presse. La France dans le classement PISA : le thermomètre est discutable, le patient bien malade, le remède au Collectif Racine !

La France régresse de la 23e à la 25e place dans le classement PISA, désormais aussi célèbre qu’incontournable. Le ministère s’en réjouissait d’avance, voyant dans ce recul un moyen de justifier son train de réformes placées, par une inversion orwellienne du sens des mots, sous l’étendard de la « refondation de l’école ». Le Collectif Racine, œuvrant à son redressement véritable, entend lever les équivoques entre ce classement, ses critères, et l’état réel du système français.

 

Le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA) est une émanation de l’Organisation pour le Commerce et le Développement Économique (OCDE). Classement de portée mondiale, il est aussi, conformément à l’idéologie de cette organisation, un classement mondialiste. C’est-à-dire qu’il ignore activement les spécificités nationales, et passe les systèmes scolaires au filtre d’une conception anglo-saxonne de l’enseignement. Utilitariste, il évalue moins la maîtrise des savoirs en eux-mêmes, ouvrant sur les mondes du vivant, de l’histoire, de l’art (etc.), que la façon dont ils sont réinvestis dans la vie quotidienne (son slogan penche sur sa seconde mention : « ce que les élèves savent et ce qu’ils peuvent faire de ce qu’ils savent »). Fondé sur la notion de « compétences transversales », privilégiant les opérations pratiques, il éloigne des principes, des fondements, des racines. Mondialiste, donc, il aplatit les perspectives de l’histoire de la géographie.

 

S’employant à reparamétrer ce classement pour la France, le Collectif Racine en tient un compte critique. Ce faisant, il renvoie dos-à-dos deux discours qui, opposés en surface, sont en réalité convergents. Certains commentateurs critiquent PISA pour prétendre que « tout ne va pas si mal » ; ils veulent maintenir l’institution dans le cours qu’elle a pris depuis trente ans. Or tout va très mal, messieurs les « spécialistes de l’éducation » ! D’autres valident PISA pour accélérer encore la marche au désastre. C’est l’attitude de la rue de Grenelle. Or, Monsieur le Ministre, vous aggravez encore l’état du patient ! Vous prétendez réduire, par exemple, les inégalités entre les élèves français pointées par PISA, en retirant aux professeurs de classes préparatoires pour donner aux enseignants en ZEP. Vous ne réduirez ainsi aucune inégalité, mais vous aurez attenté, selon votre pente naturelle, à l’égalité républicaine authentique, celle qui se nourrit de l’excellence. Avant le pire encore à venir qui, avec ce ministère-là, est toujours sûr !

 

L’état de l’école française est à l’évidence si grave que même PISA le révèle. Mais ce n’est pas en se réglant sur PISA que la France y regagnera des places ! C’est en revenant à la méthode syllabique partout, en sortant du collège unique, en revalorisant les filières professionnelles par le haut, en désengorgeant ainsi les filières générales, en réduisant l’inflation optionnelle, en entretenant l’excellence dans les classes préparatoires, les grandes écoles et à l’université. A moyens constants, sans se fondre dans une terne uniformité euro-mondialiste, par la France et par la République !

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