La prévention des troubles (maternelle et 1er degré)

La prévention des troubles (maternelle et 1er degré)

Restaurer l’autorité au sein de la classe par la prévention des troubles.
(pistes de travail pour la maternelle et le premier degré)

par Jean Reys

Pour jouer à plein son rôle d’ascenseur social, l’école de la République doit être un lieu d’apprentissage, d’épanouissement des enfants et de développement des talents. Pour ce faire, il est nécessaire qu’un climat propice à ces objectifs soit établi au sein des établissements. Restaurer l’autorité du maître est une condition indispensable, mais elle implique également la prise en compte des différents troubles susceptibles de provoquer la détérioration du climat de classe.
On établira une distinction de ces troubles en 3 grandes catégories.
— Les troubles du développement (dyscalculie, dysorthographie, dyslexie, dysgraphie, dyspraxie)
— La violence
— Le trouble mental.
Les troubles du développement :
A mesure que se développent la connaissance du cerveau et les études en matière de trouble de développement, des diagnostics affinés peuvent être établis concernant certains élèves. En mettant un nom sur des difficultés, on parvient à les circonscrire et ensuite à les juguler pour permettre la réussite de chacun et de là son épanouissement au sein de l’école de la République. Le 5/11/13, Monsieur Gilbert Collard a attiré l’attention du Ministre de l’éducation Nationale sur le cas des enfants souffrant de dyscalculie (7% de la population) : il fut un précurseur. Toutefois il convient de constater que les enseignants ne sont pas assez formés pour affronter ces troubles et que lorsqu’ils pensent les déceler, ils renvoient le plus souvent la famille vers le médecin traitant. Bien souvent, il n’y a aucune suite donnée par les familles et la difficulté s’installe, surtout dans les milieux les plus défavorisés.
Propositions :
• Une meilleure formation des enseignants sur les différents troubles du développement par la rencontre avec des praticiens et des stages avec études de cas.
• Une détection rapide des troubles dans la pratique de classe.
• En cas de suspicion de trouble, diagnostic établi par un médecin scolaire ou un professionnel compétent avec transmission des informations aux familles et ouverture d’un dossier de suivi de l’enfant.
• Développement des pédagogies alternatives pour ces enfants (logiciels informatiques, séances avec praticiens…) / BILAN PERIODIQUE
• Pour les enfants changeant d’école, un dossier de suivi permettant au nouvel enseignant de l’enfant d’appréhender son degré de difficulté.
• Mise en place d’études par des praticiens et publication périodique de résultats afin de faire évoluer les connaissances en la matière.
LA VIOLENCE
S’il est un trouble qui doit attirer l’attention des enseignants et des familles, c’est la violence. Le développement de la violence au sein des écoles est inacceptable et ce trouble demande une réponse ferme afin d’éviter toute détérioration du climat au sein des établissements et dans leurs parages.
La violence est l’expression le plus souvent d’un malaise social, mais il peut également s’agir d’une forme d’expression qu’il convient de combattre avec la plus grande fermeté (réunion d’éléments perturbateurs au sein d’une même classe).
Propositions :
* Constitution de classes en tenant compte des individualités.
* Signalement des enfants violents dès leur plus jeune âge afin que les services sociaux puissent suivre au mieux les familles concernées et suivi médical s’il le faut.
* Dépistage d’éventuels troubles mentaux pouvant appeler une réponse médicalisée.
* Réponses immédiates apportées par les institutions (scolaire, éducative et judiciaire) : prise en main des enfants violents par des éducateurs, éloignement rapide des enfants de leurs familles et suppression des allocations familiales en cas de carence avérée – pas d’impunité.
* Les incidents violents font l’objet d’un rapport par le directeur auprès de l’Inspection Académique. Aucun incident n’est occulté et tout incident implique une réponse de l’Etat.
* Condamnation des élèves fautifs à des Travaux d’intérêt généraux au sein de structures pour personnes fragilisées situées en dehors de la zone de résidence de l’enfant. Outre l’aspect répressif, cette condamnation qui intervient dans un cadre dépaysant et déstabilisant doit amener l’élève violent à prendre conscience qu’au sein de la société il a un rôle à jouer et que d’autres souffrent d’une manière différente.
* Pour les élèves les plus violents, incarcération au sein de centres éducatifs fermés, formation professionnelle.
* Suivi psychologique des victimes de violence.
Le trouble mental
L’INSERM a publié le 6/02/13 un dossier sur les troubles mentaux. Il apparaît que 8 % des élèves en souffrent. Ces troubles sont variés puisqu’ils comprennent l’autisme, l’hyperactivité, l’anxiété, l’anorexie, la boulimie et la schizophrénie, des pathologies diverses demandant autant de réponses. Au sein de l’institution scolaire, ces troubles sont source de difficultés pour l’enfant concerné mais également pour les autres élèves qui peuvent être perturbés par des comportements qu’ils ne comprennent pas.
L’INSERM constate « Les troubles mentaux ont un retentissement considérable sur le développement de l’enfant et la réussite de ses apprentissages. Pourtant, le diagnostic est souvent établi bien après l’apparition des premiers symptômes, car il est difficile à poser chez un enfant qui est, par définition, en plein développement »
L’Etat doit veiller à organiser une société favorisant le développement harmonieux des individus. De tels troubles doivent donc être jugulés au mieux et ne jamais être occultés. Ils doivent être appréhendés par les institutions avec une volonté de transparence.
Propositions
* Développement de la prévention en s’appuyant sur les réseaux de santé (consultations des nourrissons renforcées)
* dès l’entrée à l’école, suivi des enfants par une médecine scolaire efficiente.
* En cas de soucis réels au sein de la classe, signalement des cas par les enseignants pour repérer tout trouble non détecté et permettre ainsi de mieux prendre en compte les troubles des enfants concernés.
* Une vigilance accrue par rapport aux enfants dont les parents souffrent de troubles addictifs (drogue, alcool) ou maladifs (dépression)
* Une meilleure formation des médecins traitants.
* Obligation pour les familles de veiller à la santé de leur enfant. En cas de carence, sanctions.
* Prise en compte de ces troubles pour un programme d’apprentissage adapté.
* Développement d’outils pédagogiques adaptés à ces enfants et financés par la collectivité.
* Développement de la recherche en la matière et publications périodiques pour faire évoluer l’état des connaissances.
* Possibilité de limiter le temps de présence en classe pour les élèves les plus sévèrement atteints.

Les troubles pouvant affecter les élèves sont divers. Pour rétablir la discipline, l’autorité, le respect au sein des établissements, il ne faut cependant pas nier ces troubles psychiques ou physiologiques. En travaillant en amont, en prévenant, en s’occupant au mieux des élèves, en assurant un rôle de vigie pour les enseignants, en étudiant ces pathologies pour les chercheurs, on favorisera le meilleur apprentissage et un meilleur climat au sein des classes. On permettra ainsi à l’école de la République de retrouver son efficacité.

2 commentaires on "La prévention des troubles (maternelle et 1er degré)"

  • jr dit

    faux, c’est la volonté de ne laisser personne au bord de la route, en l’occurrence ne pas laisser le trouble devenir pregnant. si chaque individu se developpe harmonieusement, s’il surmonte ses problemes par lui-même au lieu de se voir individualiser à outrance comme actuellement, la société gagnera en tranquillité et en paix.

  • c974 dit

    « L’Etat doit veiller à organiser une société favorisant le développement harmonieux des individus. » : c’est une affirmation-slogan de régime totalitaire.