Sous le climat créé par la charge tout à la fois grotesque, illégale et liberticide que le ministre de l’intérieur a cru devoir lancer contre l’humoriste Dieudonné, deux élèves ont été placé en garde à vue, le parquet d’Evry ouvrant une enquête (?!!), puis exclus définitivement du Lycée Rosa Parks de Montgeron dans l’Essonne, à la suite d’un dépôt de plainte de leur professeur d’histoire, Mme Volcot-Cohen, pour « quenelle photographique ». Afin que chacun puisse se faire une idée précise de ce que les uns et les autres placent sous le nom de « république », notons au passage que cette enseignante fut en 2010 candidate pour le mouvement de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la République. Si quelques voix de professeurs se sont élevées contre cette décision, principalement sur les réseaux sociaux, elle reçoit par le silence l’assentiment de la majorité des membres de l’institution, quand ce n’est un soutien déclaré. Ainsi Philippe Tournier, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l’éducation nationale (SNPDEN), la juge-t-il parfaitement « normale » : http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140110.OBS1985/la-quenelle-porte-atteinte-au-principe-de-neutralite-politique-de-l-ecole.html.
Le Collectif Racine remarque d’abord le caractère exorbitant d’une telle sanction pour un geste dont il ne s’épuisera pas à interpréter la signification, jugeant simplement que seuls certains esprits perturbés de la Licra et du Crif peuvent l’assimiler à un « salut nazi inversé ». Il remarque aussi que le salut en question n’est pas proscrit par la loi. Il juge encore que la célérité et la sévérité à l’œuvre ici contrastent avec le laxisme général régnant dans l’institution : lenteur des procédures, mollesse des sanctions, maintien dans les classes d’élèves ayant perpétré des violences, lancé des insultes, commis des délits. Le Collectif Racine s’alarme enfin de la pente orwellienne dévalée par le gouvernement qui, d’un côté, n’a que les « valeurs de la république » à la bouche et, de l’autre, s’engage dans des démarches liberticides ; qui, d’un côté, relâche les délinquants à tours de bras et, de l’autre, fait montre d’une grande brutalité, en paroles et en actes, contre ses opposants ; qui, d’un côté, tremble devant les banlieues communautarisées et, de l’autre, abat une main de fer contre un humoriste et d’inoffensifs potaches.
Le Collectif Racine, s’inquiétant d’une dérive qui nous ramène aux « heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire » (pour reprendre une expression chère aux bien-pensants), rappelle l’institution à ses devoirs formels : réserve, neutralité, légalité, ainsi qu’aux exigences non écrites qui doivent inspirer ses décisions : sens de la mesure, proportionnalité des sanctions, hiérarchisation des maux qui affectent l’institution. Il l’invite enfin à renouer avec ce sens précieux qu’elle semble avoir perdu, celui du ridicule !
parallèle: affaire Léonarda…
Valls: il faut être ferme, les roms n’ont pas vocation…..
Hollande: Léonarda peut revenir « étudier » (je met ici des guillemets compte tenue de son absentéisme) en France
deux poids deux mesures, CQFD
Elle est bien ridicule, cette histoire de quenelle, comparée, en effet, à toutes les insultes et agressions perpétrées chaque jour en classe, sans que cela donne lieu à des sanctions aussi rapides et exemplaires. Dérive orwellienne : parfaitement. Et extrêmement inquiétant.
Et quand on pense que même Obama fut pris en flagrant délit de quenelle sans que la presse française relaie la photo, on voit bien, encore une fois, ce deux poids deux mesures chaque jour plus insupportable.