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LECTURES  |  RAPPORTS, LOIS ET REFORMES  |  DOCUMENTAIRES  |  LE PROGRAMME DE 2012   |  DANS LES MEDIAS

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LECTURES

 

  • Maurice Maschino, L’école de la lâcheté - Maurice Maschino, L’école de la lâcheté J’ai Lu Document, 2008

    Ancien journaliste au Monde diplomatique et auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont la plupart traitent de l’école, Maurice Maschino, qui fut lui-même professeur de philosophie, aborde dans L’école de la lâcheté le thème de la faillite du système scolaire : pédagogisme se voulant moderne, réduction du nombre d’heures consacrées aux enseignements fondamentaux, simplification voire appauvrissement des programmes, système de notation aberrant, attribution quasi générale du bac, l’auteur dresse ainsi de façon implacable la liste des ...

  • Françoise Nore, Vocabulaire du français contemporain: avec des exemples effrontés et des commentaires insolents - Françoise Nore, Vocabulaire du français contemporain: avec des exemples effrontés et des commentaires insolents, 2015

    Voici un ouvrage fort utile ; qui n’a jamais eu un doute sur l’utilisation d’une expression ou sur le sens d’un mot ? En près de cinq cents pages, l’auteur, docteur en linguistique et professeur de français, analyse environ un millier de mots et tournures souvent maltraités par un usage qui, sous l’influence de médias peu soucieux de se relire, tend à méconnaître de plus en plus les règles du bien ...

  • Natacha Polony, Nos enfants gâchés – Petit traité sur la fracture générationnelle - Natacha Polony, Nos enfants gâchés – Petit traité sur la fracture générationnelle Jean-Claude Lattès (2005)

    Agrégée de Lettres modernes et ancien professeur de français dans un lycée de la Seine-Saint-Denis, Natacha Polony signait avec cet ouvrage le premier d’une série de livres dans lesquels celle qui tient actuellement la revue de presse matinale sur Europe 1 s’est attachée et s’attache toujours à examiner les travers de la société contemporaine pour mieux les dénoncer. Nos enfants gâchés est un brillant réquisitoire contre une époque ...

  • Sophie Coignard, Le pacte immoral - Sophie Coignard, Le pacte immoral J’ai Lu Document, 2014

    Dans Le Pacte immoral, Sophie Coignard, grand reporter au Point et auteur de plusieurs ouvrages d’investigation sur les francs-maçons et sur les réseaux en général, s’attache à mettre au jour les divers blocages et freins qui paralysent l’action de l’Éducation nationale, laquelle se révèle être incapable de mener sa mission à bien. Sous-titrée Comment ils sacrifient l’éducation de nos enfants, cette enquête s’appuie sur des entretiens qu’a eus Sophie Coignard avec, entre autres interlocuteurs, quelques ...

  • Jean-Claude Michéa, L’Enseignement de l’ignorance (et ses conditions modernes) (Climats, 1999) -

    De nombreux penseurs par ailleurs pertinents ne parviennent pas à dépasser la factice opposition droite-gauche, qui stérilise le débat politique de notre temps. Il n’y aura pas de sursaut politique tant que nous n’aurons pas montré aux Français l’inanité de ce théâtre d’ombres, dont les querelles de pacotille toujours nous ramènent, par un triste ruban de Mœbius, au règne unique de l’UMPS.

    L’importance majeure de Jean-Claude Michéa tient à ce qu’il met à nu cette facticité dans une série d’ouvrages où s’allient vigueur théorique ...

  • Jean-Paul Brighelli, La Fabrique du crétin (La mort programmée de l’école) (J.-C. Gawsewitch éditeur, 2005.) -

    Nos enfants ne savent plus lire, ni compter, ni penser. Le constat est terrible, et ses causes moins obscures qu’on ne veut bien le dire. Un enchaînement de bonnes intentions mal maîtrisées et de calculs intéressés a délité en une trentaine d’années ce qui fut l’un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. Faut-il incriminer les politiques, les profs, les parents, les syndicats, les programmes ? En tout cas, la Nouvelle Pédagogie a fait ses « preuves » : l’école a cessé d’être le moteur d’un ...

 

 

 

 

 

 

RAPPORTS, LOIS ET REFORMES

 

• 2013 : Loi d’orientation et de programmation pour la « refondation de l’Ecole » (loi Peillon).

« Les fondements d’une école juste, exigeante et inclusive sont désormais posés et le texte crée les conditions de l’élévation du niveau de tous les élèves et de la réduction des inégalités. Les moyens sont au rendez-vous puisque le texte confirme la création de 60 000 nouveaux postes dans l’éducation », rappelle le ministère. La programmation de ces postes faisait partie des promesses de campagne de François Hollande.

Le texte crée également les Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) qui assureront, la formation des enseignants et des personnels de l’éducation, et instaure la priorité à l’école primaire, avec le principe de « plus de maîtres que de classes ». Le texte introduit également une langue vivante obligatoire dès le CP, rédefinit les missions de la maternelle, rappelle le principe de la scolarisation dès trois ans. Enfin le cadre d’un service public du numérique est réaffirmé.

« Avec le vote de cette loi, la refondation de l’école va pouvoir continuer à se concrétiser sur le terrain. Ces changements seront en effet visibles dès la rentrée 2013 dans les établissements scolaires », souligne enfin le ministère.

LOI n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République

Notre analyse

Analyse de Daniel Philippot, responsable de la section du Nord du Collectif Racine

 

• 2010 : Le ministre Luc Chatel réforme le lycée. La réforme entre en  vigueur à la rentrée 2010 pour les classes de Seconde, à la rentrée 2011 pour les classes de Première, à la rentrée 2012 pour les classes terminales. En voici les principaux aspects.

– Mise en place de deux heures hebdomadaires d’ « accompagnement personnalisé » en petits groupes : soutien pour les élèves en difficulté, approfondissement, acquisition des méthodes de l’enseignement supérieur, recherches, expression orale, prise de notes et aide à l’orientation. Ces heures sont dégagées en rognant sur différentes disciplines pour ne pas alourdir l’emploi du temps. Les modalités de mise en œuvre de l’ « accompagnement personnalisé » seront décidées par chaque établissement.

– Un tutorat est mis en place pour suivre individuellement chaque élève dès la seconde.

– En classe de Seconde, création de deux « enseignements d’exploration » d’une heure et demie hebdomadaire chacun. L’objectif est de permettre aux élèves de découvrir de nouvelles matières et de réfléchir à leur orientation. L’un d’eux portera obligatoirement sur l’économie (avec un choix entre sciences économiques et sociales ou économie appliquée et gestion).

– En classe de Première, des « enseignements communs » à toutes les filières (représentant 60% de l’emploi du temps), avec les « mêmes programmes » et pouvant réunir des élèves de différentes séries. Deux langues vivantes sont incluses dans ce tronc commun, qui facilitera les changements de filières en cours ou en fin d’année.

– Des stages de remise à niveau pendant les vacances scolaires, sur la base du volontariat, pour les élèves voulant éviter un redoublement.

– Des « stages-passerelles » pendant les vacances scolaires pour permettre les réorientations vers d’autres filières.

– En langues, les élèves seront rassemblés pendant tout le lycée en « groupes des compétences » (expression orale, écrite…) qui pourront réunir des élèves de différentes séries.

– Pour revaloriser la filière littéraire, un enseignement de « littérature en langue étrangère » est créé en Première. En Terminale, création d’un cours sur le « droit et les grands enjeux du monde contemporain » préparant aux études juridiques et de sciences politiques.

– Pour la filière S, création d’un enseignement d’« informatique et sciences du numérique ».

– L’épreuve d’histoire du Baccalauréat est avancée à la fin de la Première. Le programme d’histoire-géographie de quatre heures sera commun à toutes les séries en Seconde et Première.

– Un service de vidéos à la demande est mis en place dans tous les lycées. Les lycéens proposeront la programmation, prépareront les séances, animeront les débats suivant la projection.

– L’engagement lycéen et le bénévolat seront « valorisés dans le dossier scolaire ». Aide à la rédaction d’un Curriculum vitae valorisant cet engagement.

– Le nombre d’heures de cours pour les élèves (38 heures 30 hebdomadaires en Seconde) comme pour les enseignants reste inchangé. La grille horaire reste nationale.

 

• 2009 : Rapport Descoings, se présentant comme la synthèse de la « Consultation nationale sur la réforme du lycée ».

 

• 2008 : Le ministre Xavier Darcos annonce la suppression de 13 500 postes dans l’Éducation nationale pour 2009, et présente un projet de réforme des lycées qui aurait entraîné la restructuration de la classe de seconde en un tronc commun de 21 heures avec 6 heures de « modules » et 3 heures d’accompagnement personnalisé, répartis sur deux semestres.

Mais le 15 décembre 2008, à la suite d’un mouvement de blocage national des lycéens, le report de la réforme est annoncé.

 

• 2005 : Loi d’orientation et de programmation pour l’avenir de l’école, dite « loi Fillon » ; elle institue :

– un « socle commun de connaissances », un « contrat personnel de réussite », des bourses au mérite, trois heures de soutien pour les professeurs des écoles, une suppression du deuxième enseignement de détermination en Seconde, un partenariat école-commissariat

Le partenariat école-commissariat est un projet décidé antérieurement mais qui ne trouve son application concrète qu’à partir de la loi Fillon, avec l’apparition d’un « correspondant » (policier ou gendarme) pour chaque établissement.

La Loi Fillon modifie les modalités de remplacement des enseignants dans le secondaire (pour cause de maladie, formation, etc.).

 

• 2004 : Rapport Thélot, remis au premier ministre le 12 octobre 2004. Il est à l’origine de la loi Fillon et se présente comme la synthèse du « Grand débat national public sur l’avenir de l’Ecole ». Ce débat avait été voulu par le ministre Luc Ferry, prédécesseur de François Fillon.

Le rapport Thélot

Notre analyse

 

• 1989 : Loi d’orientation sur l’éducation du 10 juillet 1989, dite « loi Jospin ». Elle propose un projet global d’éducation, synthétise et consacre des solutions mises en œuvre de longue date par voie réglementaire ou administrative. En effet, elle confirme nombre de dispositions déjà décidées et en cours d’application comme : l’équipe pédagogique, le projet d’établissement, le rôle des personnels administratifs.

« La loi de 1989 marque une rupture. Mais elle ne fait que confirmer des transformations enclenchées depuis longtemps au sein du système éducatif » confirme Claude Lelièvre, historien de l’éducation. Elle se compose d’un article fondamental, l’article premier :

« L’éducation est la première priorité nationale. Le service public de l’éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l’égalité des chances. […] Pour garantir ce droit, la répartition des moyens du service public de l’éducation tient compte des différences de situations objectives, notamment en matière économique et sociale. Elle a pour objet de renforcer l’encadrement des élèves dans les écoles et établissements d’enseignement situés dans des zones d’environnement social défavorisé et des zones d’habitat dispersé, et de permettre de façon générale aux élèves en difficulté de bénéficier d’actions de soutien individualisé. […]. Dans chaque école, collège ou lycée, la communauté éducative rassemble les élèves et tous ceux qui, dans l’établissement scolaire ou en relation avec lui, participent à la formation des élèves…  »

Cette loi est accompagnée d’un rapport d’orientation dont une grande partie est destinée à rappeler ou à instaurer des principes généraux et des objectifs. L’article premier a valeur de programme pour le système éducatif tout entier et souligne que l’élève ou l’étudiant doit être acteur de sa propre orientation, il ne doit pas la subir. La loi rappelle l’existence d’une « communauté éducative » déjà affirmée par la « loi Haby » de 1975 et insiste sur la nécessité d’intégration des élèves et étudiants handicapés. La scolarité est organisée en cycles : trois cycles pour le primaire, trois cycles pour le collège, et des cycles au lycée plus ou moins nombreux selon les filières.

En ce qui concerne la formation des enseignants, les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) sont créés. Ces établissements publics à caractère administratif doivent assurer une formation et une culture professionnelle commune à tous les enseignants du primaire et du secondaire.

Le Conseil supérieur de l’Éducation nationale et le Conseil de l’enseignement général et technique fusionnent en une instance unique qui prend le nom de Conseil supérieur de l’éducation. Cette instance perd toutefois son rôle contentieux et disciplinaire à l’égard de l’enseignement supérieur, qui est confié au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser).

Les écoles, collèges et lycées sont tenus d’élaborer et d’appliquer un projet d’établissement qui détaille la mise en œuvre des objectifs nationaux et les adapte à la situation locale.

La « loi Jospin » a pour objectif de « conduire d’ici à dix ans l’ensemble d’une classe d’âge au minimum au niveau du CAP ou du BEP et 80 % au niveau du baccalauréat. »

La loi du 10 juillet 1989

Le rapport Bourdieu-Gros

Le rapport Andrieu

 

• 1983 : Le ministre Alain Savary procède à la rénovation du collège unique, sur la base du rapport Legrand. Mais son principal projet est la création d’un « grand service public unifié et laïque de l’éducation nationale », dit « grand SPULEN », lequel s’inscrivait parmi les « 110 propositions pour la France » du futur président Mitterrand. L’opposition que suscite ce projet est à ce point massive (manifestation du 24 juin 1984) qu’il est retiré et que le ministre est contraint à la démission.

 

• 1975 : loi Haby. Elle constitue l’aboutissement d’un processus d’unification et de démocratisation du système scolaire. Il s’agit d’unifier les structures du premier cycle qui deviennent toutes des collèges. Les sections deviennent « indifférenciées » et l’organisation de la scolarité en filières disparaît. La répartition des élèves dans les classes s’effectue sans distinction, des actions de soutien et des activités d’approfondissement sont organisées, le Diplôme national du brevet (DNB) sanctionne la formation acquise.

Le principe de la réforme était d’orienter les élèves, en fonction de leurs aptitudes en fin de troisième, vers l’enseignement général, technique ou professionnel. Cependant, il subsistait en fin de cinquième une orientation, notamment vers des classes de préparation au Certificat d’aptitude professionnelle (CAP), permettant au système éducatif de trouver une place aux élèves qui n’obtenaient pas des résultats scolaires suffisants. Pour de multiples raisons, la réforme n’a été mise en application qu’à la rentrée scolaire de septembre 1977.

Le « collège unique » est très vite confronté à de réelles difficultés : les conséquences de la massification de l’enseignement depuis les années 1960, les pesanteurs sociologiques, l’hétérogénéité des publics scolaires.

La réforme Haby, (« l’égalité impossible »), n’a pas réussi à créer un véritable parcours unique : le jeu des options a très vite joué, à l’entrée en quatrième, un rôle de filtre.

 

 

 

 

 

 

 

DOCUMENTAIRES

 

Depuis plusieurs décennies, et notamment depuis la mise en place des IUFM qui ont axé la formation des maîtres sur des pratiques pédagogiques inutiles et contre-productives, le niveau global des élèves a considérablement baissé. La politique du « 80% au baccalauréat », l’altération de l’autorité du maître, la volonté de laisser l’élève construire lui-même les savoirs, sont autant de causes de cet échec dramatique pour l’avenir de nos enfants et de notre Nation tout entière. On verra avec utilité et intérêt cet excellent documentaire de Canal + datant de 2007 : il fait un parfait état des lieux et permet d’identifier les causes du déclin de notre système scolaire. 

 

 

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Quand les bobos parlent de l’Ecole aux bobos, cela donne quelque chose comme « Entre les murs » (palme d’or au festival de Cannes 2008 : il y a cohérence). Nous tenons là l’exact contre-modèle de ce que doivent être les rapports d’un enseignant au savoir et aux élèves qui lui sont confiés.

Il y a d’abord une sombre réalité : dans beaucoup d’établissements, dans beaucoup de classes, la transmission du savoir est largement entravée, voire rendue impossible par la conduite des publics scolaires. Aux causes extérieures à l’Ecole, telle les évolutions démographiques, la montée des communautarismes, l’inversion des valeurs légitimes, du fait de la glorification de l’argent et des « stars », icônes décadentes d’une civilisation en péril, le système a ajouté ses propres responsabilités, principalement en prétendant s’adapter aux « élèves réels » et en frappant de suspicion l’autorité, au point de répugner à l’exercer. Voilà ce que ce film-documentaire cristallise, en escomptant de surcroît susciter la commisération du spectateur, instamment invité à puiser dans ses réserves de bons-sentiments.

A rebours de ce qu’entend montrer « Entre les murs », la culture scolaire est précisément celle qui doit élever et édifier ― elle ne saurait se confondre avec celle de la rue, du foot’ ou des médias ―, et le fait qu’il incarne cette culture noble est ce qui fonde l’autorité de l’enseignant : beaucoup de professeurs qui composent avec le chahut gagneraient à s’aviser que le savoir qu’ils possèdent rend leur légitimité indiscutable. Par ailleurs, face à ce qu’un usage pudique désigne comme des « incivilités », il est impératif de réaffirmer les règles nécessaires à toute vie en commun, car il n’y a pas de droits qui ne s’accompagnent aussi de devoirs, et toute transgression des règles doit être suivie de sanctions effectives. (AA)

On lira par ailleurs la réaction de J.-P. Brighelli.

 

 

 

 

 

 

LE PROGRAMME DE 2012

 

L’école est un service organique de la République. A l’école, se prépare l’avenir de la Nation. Elle instruit le citoyen, capable de penser par lui-même et d’assumer sa liberté. Mais la République a besoin de savants, de techniciens et de cadres. L’école doit donc assurer la sélection des meilleurs par la promotion de tous. L’élitisme républicain, qui repose sur une exigence collective et sur l’effort individuel, est le meilleur levier pour assurer l’égalité des chances. Le laxisme scolaire enferme les plus défavorisés sur le plan culturel et social et permet la reproduction héréditaire des élites. C’est l’objectif inverse qu’il faut viser.

 

Analyse

L’école va mal, et le quinquennat de Nicolas Sarkozy n’aura fait qu’aggraver la situation : suppression déraisonnable de postes d’enseignants, dans une optique purement comptable et sans vision globale de réorganisation, laxisme face aux violences scolaires en progression continue, dispersion des apprentissages au détriment du français et du calcul, mise à l’arrière-plan de l’histoire de France, pour des raisons essentiellement idéologiques.

Platon a écrit : « Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie. »

Ce qui n’était à l’époque qu’une réflexion philosophique très juste est aujourd’hui devenue réalité dans bon nombre d’établissements scolaires. Depuis une quinzaine d’années, l’insécurité à l’école n’a cessé de progresser, de l’ordre de 10% par an d’après les chiffres officiels. Or la transmission du savoir ne peut s’effectuer ni dans le chaos, ni dans l’anarchie.

L’autre chantier essentiel qu’il nous faut ouvrir rapidement concerne les savoirs. Inutile de le nier : le niveau des élèves baisse d’année en année. Des études confirment ce sentiment partagé par tous et chacun. Le ministère de l’Education nationale a publié en janvier 2009 une étude réalisée en 1987 puis en 2007 auprès de 4000 élèves de CM2. Ses résultats sont sans appel : aussi bien en lecture qu’en calcul ou en orthographe, le niveau a chuté. Quand les élèves faisaient en moyenne 11 fautes à une dictée en 1987, ils en font aujourd’hui 15 sur la même dictée.

La préparation à la citoyenneté est un autre défi. Elle doit être instillée dès l’école maternelle en appelant au respect de la loi et du savoir-vivre ensemble, par une éducation civique élémentaire et par la formation à la morale républicaine.

Pour que le futur citoyen puisse au moins appréhender les termes du débat public et y participer, la priorité doit être donnée à l’apprentissage du français, nécessaire à tout échange. Le français, langue latine s’écrivant dans un alphabet latin, seule la méthode syllabique est appropriée pour apprendre à le lire et à l’écrire correctement. Son enseignement comprend le vocabulaire, l’orthographe, la grammaire et l’approche des grands auteurs.

S’y ajoutent d’une part des notions solides sur l’histoire de France, à partir de la chronologie et de figures symboliques qui se gravent dans les mémoires, d’autre part une connaissance de la géographie du pays, reposant sur des cartes. À l’école primaire, s’ajoute encore l’apprentissage du calcul. Tout au long de la scolarité, les enseignements doivent être délivrés dans une langue limpide, d’où sont bannis les termes jargonnant et les dernières modes qui peuvent agiter légitimement les spécialistes. L’objectif n’est pas un savoir de spécialistes, mais un viatique pour vivre ensemble. Pour utiles qu’elles soient, les technologies de la communication ne sauraient remplacer le contact entre le maître et l’élève.

L’école doit aussi donner au citoyen les moyens de subvenir à ses besoins et à ceux des siens, sachant qu’il changera probablement trois ou quatre fois de métier au cours de sa vie active. Les programmes doivent présenter les fondamentaux de chaque matière dans une perspective d’ouverture.

L’école n’est pas « un lieu de vie » où l’enfant construirait son savoir par lui-même. Depuis 1968, les méthodes pédagogistes ont peu à peu démantelé l’école de la République, bloquant l’ascenseur social et faisant de nos enfants des cobayes livrés à toutes les expériences plus catastrophiques les unes que les autres. Au centre de l’école, doit se trouver la transmission des connaissances, acquises difficilement par l’humanité au cours des siècles. Le maître sait, et n’a pas à être tutoyé par l’élève, qui lui doit respect et obéissance pour apprendre grâce à son effort évalué par la notation. Si félicitations et encouragements sont nécessaires, les sanctions sont tout aussi inévitables.

 

Positions

L’école sanctuaire, lieu de neutralité

  • A l’école, la laïcité qui est non seulement la neutralité religieuse mais aussi la neutralité politique sera appliquée avec la plus grande fermeté.
  • L’école doit être un sanctuaire, mettant à l’abri des modes et des lubies l’exigence de transmission des savoirs, des connaissances et du goût de l’effort. Les méthodes et l’état d’esprit pédagogistes n’y ont plus leur place.

 

La valeur centrale de discipline

  • L’école est un lieu à part dans la République, ce n’est pas un simple appendice de la société. Il faut donc en revenir à ce principe simple : à l’école tout le monde n’est pas au même niveau. Le professeur est au-dessus de l’élève. Et le parent d’élève n’est pas le client du professeur. L’accent sera mis sur cette évidence dans la formation des enseignants.
  • La valeur centrale de respect du professeur retrouvera toute sa place à l’école : cela passe par des choses simples : se lever quand le professeur entre en classe, bannir le tutoiement par l’élève de l’enseignant.
  • Les professeurs devront pouvoir s’appuyer sur leur administration et leur hiérarchie dans l’entreprise de rétablissement de leur autorité.

 

La lutte contre les violences scolaires et les atteintes aux professeurs : tolérance zéro

  • L’insécurité à l’école doit être traitée de la même manière que l’insécurité en général : tolérance zéro. Les établissements les plus dangereux seront équipés de portiques de détection des métaux, même temporairement.
  • Alourdissement des peines pour les personnes coupables d’avoir agressé physiquement ou verbalement un enseignant.

 

Se centrer sur les savoirs fondamentaux

  • L’accent sera mis dès la maternelle, et plus encore à l’école élémentaire, sur l’apprentissage des savoirs fondamentaux : français, calcul.
  • Augmentation en conséquence du nombre d’heures consacrées à ces matières, qui a sans cesse baissé depuis les années 1970. En 1976, un élève qui sortait du collège avait reçu 2800 heures d’enseignement du français depuis son entrée en CP. En 2004, c’était 2000 heures, soit 800 de moins, l’équivalent de deux ans et demi de cours.

 

Les parents d’élèves

  • Instauration de cours de français obligatoires pour les parents qui ne maîtrisent pas notre langue nationale, pour inciter les parents à franchir le seuil de l’école et à discuter avec l’équipe éducative de la scolarité de leur enfant.

 

Méthodes d’enseignement : la fin de l’aventure pédagogiste

  • Fin de l’aventure pédagogiste : la méthode syllabique sera obligatoire en CP, l’histoire sera apprise de façon chronologique tout au long de la scolarité. La géographie sera enseignée sur des cartes, et l’apprentissage de la géographie française obligatoire.
  • L’histoire de France retrouvera sa place au cœur de l’apprentissage
  • Maintien obligatoire de la note

 

La priorité : le redressement de l’école primaire

  • L’école primaire doit donc être réformée en profondeur. Il faut en particulier revoir le statut de l’école, créer un nouveau type d’établissement public sur le modèle des collèges et lycées.
  • En parallèle, un statut du directeur d’école devra lui donner les moyens d’accomplir complètement ses missions. Une revalorisation de la rémunération et une amélioration du régime de décharge sont indispensables pour pallier les problèmes actuels de recrutement, qui sont préoccupants.

 

Revalorisation des filières manuelles

  • Suppression progressive sur le quinquennat du collège unique qui a été un terrible échec.
  • Les filières techniques et manuelles seront revalorisées
  • L’apprentissage à 14 ans sera rétabli
  • Maintien du baccalauréat, qui doit retrouver son caractère sélectif : refus de tout contrôle continu : seul l’examen national permet l’égalité.

 

L’égalité sur les territoires

  • Pas de remise en cause de la décentralisation des collèges et des lycées aux départements et aux régions, qui date de 1984, mais mise en place des mécanismes de péréquation nécessaires à une vraie égalité entre les élèves sur le territoire national.
  • La décision de fermer les petits collèges de moins de 200 élèves à la campagne sera revue. Les méga-structures ne réussissent pas nécessairement. La proximité a des immenses vertus.
  • Le ministère de l’Education nationale devra faire une place toute particulière aux problématiques rurales dans son organisation interne, et les intérêts ruraux seront mieux représentés dans les cabinets ministériels.

 

Les enseignants au cœur de l’école

  • La politique du « 1 sur 2 » (non remplacement d’un enseignant partant à la retraite sur deux) cessera : l’intégralité des départ à la retraite sera remplacée. Il n’y aura cependant pas de créations de postes supplémentaires, dans un souci de responsabilité budgétaire.
  • Les efforts de réduction d’effectifs seront concentrés sur l’administration centrale du ministère de l’Education nationale

 

Source : Marine Le Pen 2012

 

 

 

 

 

DANS LES MEDIAS

 

  • Jean-Paul Brighelli, « Geneviève Fioraso : Marcel Proust au bûcher ! » -

    Jean-Paul Brighelli, avec qui le Collectif Racine se reconnaît une certaine convergence de vue, vient de publier une tribune sur Le Point.fr, réagissant à certaines dispositions de la loi Fioraso, principalement celle introduisant les cours en langue anglaise dans les universités françaises.

    Nous abordions, à l’occasion de nos « brèves de l’été », plusieurs des points majeurs que soulève cette tribune : nous la reproduisons donc ci-dessous et en profitons pour reprendre nos propres analyses et positions telles que nous les formulions.

     

    GENEVIEVE FIORASO : MARCEL PROUST ...