25 novembre 2013 : communiqué de presse d’Alain Avello, secrétaire général du Collectif Racine : le Collectif Racine soutient les professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles !

25 novembre 2013 : communiqué de presse d’Alain Avello, secrétaire général du Collectif Racine : le Collectif Racine soutient les professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles !

Le ministre Peillon vient d’ouvrir le « chantier » visant à « refonder » le métier des enseignants, deuxième étape de sa « refondation de l’Ecole ». Face aux projets visant à redéfinir leurs obligations de service, c’est-à-dire leurs missions et leur temps de travail, le Collectif Racine, le rassemblement des enseignants patriotes, tire la sonnette d’alarme ! Et il ne s’agit là nullement de céder à un quelconque réflexe « corporatiste » : les textes réglementaires définissant le statut des professeurs du secondaire et des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) n’accordent en effet aucun privilège indu à ces fonctionnaires ; ils sont au contraire garants de ce que l’exigence d’instruction demeure, en quelques sortes, au centre du système et que l’élitisme républicain en inspire encore le fonctionnement. C’est donc un « verrou » que les politiques éducatives libérales-libertaires ont tout intérêt à faire sauter. Et la menace n’a jamais été aussi grande qu’aujourd’hui.

 

La plus imminente est celle qui pèse sur le statut des professeurs de CPGE. Il semblerait que le ministre ait d’ores et déjà décidé de mettre en œuvre, au plus vite et par décret, un projet revoyant à la hausse leurs obligations de service. Comme nous l’apprenions brutalement, mardi dernier, par un article du Monde, ces obligations redéfinies conduiraient nombre de professeurs à perdre leurs heures supplémentaires, tandis que d’autres se retrouveraient en sous-service : il s’agirait donc de  travailler autant pour gagner beaucoup moins. De sorte à tenter de légitimer cette atteinte sans précédent, le ministre tente de monter une catégorie de professeurs, celle enseignant en zone d’éducation prioritaire (ZEP) contre une autre, les professeurs de classes préparatoires : c’est en effet sous le fallacieux prétexte d’octroyer aux premiers des décharges horaires supplémentaires,  lesquelles leur permettront de « travailler en équipe », c’est-à-dire en dehors de la classe, que, par vases communicants, il s’agirait d’alourdir la charge de travail des professeurs de CPGE, notoirement privilégiés, car ayant la chance de s’adresser à un public homogène et favorisé.

 

La question qui se pose alors est de savoir si l’on résoudra vraiment le problème des ZEP en s’en prenant à ce que l’Ecole française conserve de meilleur : ses classes préparatoires. Et il est permis d’en douter ! En réalité, c’est l’élitisme républicain que ce gouvernement tente d’abattre ; d’ailleurs  les mots du ministre qui fustige les « conservatismes » et l’ « élitisme », entretenant sciemment la confusion entre élitisme républicain et élitisme social, parlent d’eux-mêmes. C’est pourquoi le Collectif Racine, dont la conception de l’Ecole se trouve parfaitement résumée par la formule de Paul Langevin – « la sélection des meilleurs par la promotion de tous » –, apporte un soutien sans réserve aux professeurs de classes préparatoires en lutte pour la préservation de leur statut et pour que leur secteur d’enseignement demeure un haut-lieu de l’élitisme républicain.

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3 commentaires on "25 novembre 2013 : communiqué de presse d’Alain Avello, secrétaire général du Collectif Racine : le Collectif Racine soutient les professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles !"

  • Lancien dit

    L’étude PISA a montré l’état préoccupant de l’enseignement en France et le ministre s’attaque à une des rares choses qui fonctionnent correctement à savoir les classes préparatoires aux grandes écoles.
    Comme d’habitude c’est du n’importe quoi de la part des socialistes qui ne connaissent qu’un principe : le nivellement par le bas.
    Avant de toucher ce qui marche, revenons aux bases en dédiant l’école primaire aux enseignements fondamentaux (lire écrire, compter), on aura ensuite le temps au collège de diversifier les enseignements. L’enseignement d’une langue étrangère serait souhaitable dès la primaire mais dans des conditions offrant de réelles conditions de succès c’est à dire pas comme aujourd’hui.
    A part son ministre, l’autre grande faiblesse de l’éducation est ses enseignants du primaire. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes enseignants ne sont pas motivés et n’ont pas compris les exigences de leur métier. Ce sont des fonctionnaires dans le pire sens du terme qui ne pensent qu’à en faire le moins possible. De mon temps, les classes de 35 élèves étaient fréquentes et cela ne posait aucun problème. Maintenant cela donne trop de travail parait-il. Comment faisait-il avant ?
    J’aimerai aussi savoir ce que sont devenus les heures gagnés par les enseignants lors du passage aux 4 jours ? A mon avis, les enseignants travaillent moins sans diminution salariale et tout ce beau monde ne l’a pas ramené sur le sujet.
    Tant que le sujet ne sera pas pris à bras le corps en commençant par bouter hors de l’édifice les syndicats, on ne pourra progresser et des générations d’élèves continueront à être sacrifiées. Je ne me fais aucune illusion, Hollande ne fera rien sur le sujet, il y a trop d’enseignants qui votent pour lui, il ne peut pas les affronter.

  • celibo dit

    Bonjour, je me permet de vous écrire ce commentaire afin de vous dire combien j’ai apprécier visiter votre blog qui est très intéressant et instructif. Doter de nombreux articles que je n’ai pas manquer d’ajouter à mes favoris afin d’en garder une archive et pouvoir revenir lire celui-ci à n’importe quel instant. Merci beaucoup, en vous souhaitant une bonne continuation. Cordialement

  • christine malgorn dit

    la seule réforme valable c’est de faire en sorte qu’il y ait encore un ENJEU pour les élèves, à savoir rétablir l’obtention du BREVET comme condition sine qua non pour passer en 2nde. Sinon, c’est le « passage à l’ancienneté » et pourquoi donc apprendre quoi que ce soit puisque de toute façon « ça passe »!