Chroniques de ZEP : L’élève tout puissant

Chroniques de ZEP : L’élève tout puissant

L’ élève tout puissant.

par Anne Vigan

 

Nous voici en ZEP, lors d’un cours d’Histoire Géographie. Chez nous, comme je l’imagine dans beaucoup de collège, les élèves n’ont presque plus de livres. C’est peut-être pour protéger leur dos ou peut-être car nos élèves dégradent exagérément les livres, ou bien serait-ce parce qu’ils oublient toujours les manuels et que nous ne savons pas comment les sanctionner ?

Bref, le professeur distribue donc des manuels aux élèves en début de séance.

Un élève lui dit « merci ». Très choquée, sa voisine lui répond : « ça va, tu veux pas le s….. pendant que tu y es ? ».

Le jeune professeur, abasourdi, ne sait pas comment réagir. Il en parle au professeur principal, qui en parle à la direction…..

Que s’est-il passé ensuite ? Rien. La direction, au courant, ne fait rien. On nous explique que nous devons comprendre la situation. Cette jeune a une relation très conflictuelle avec sa mère en ce moment, et nous devons être compréhensifs, c’est difficile l’adolescence ! Et pourtant, tous nos élèves doivent faire face à cette difficulté, et ils ne sont pas tous insolents.

 

Heureusement, M. Peillon nous promet une »École plus juste …. plus exigeante« .

 

Deux jours après, cette même élève se battait avec une autre devant le collège. Une surveillante tente de les séparer sous les yeux du chef d’établissement qui n’a pas bougé. Dès le lendemain matin, l’élève est en cours mais la surveillante est  convoquée par la direction pour lui expliquer qu’elle n’avait pas à intervenir mais juste dire aux élèves d’arrêter.

 

Et M. Peillon nous dit qu’il s’agit de « favoriser le travail collectif de l’équipe éducative« , qu’il faut installer en ZEP des « équipes éducatives formées, stables et soutenues« , «  Les personnels seront sensibilisés au repérage de la souffrance des élèves, et formés à la prévention et à la gestion des tensions, des conflits et des violences » (mesure 13) et que tout sera réglé par la création de 500 postes d’assistants de prévention de sécurité supplémentaires. Est-ce cela qui réglera le problème de la violence dans nos collèges ?

 

Les incivilités ne doivent pas être minimisées, nous devons être ferme et assumer nos responsabilités d’adultes. Et nous donnerons enfin à ces enfants la possibilité de grandir dans une école bienveillante et de préparer leur avenir dans un cadre serein.

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