Chroniques de ZEP : Les victimes vous remercient, M. Peillon !

Chroniques de ZEP : Les victimes vous remercient, M. Peillon !

« Plan d’action contre le harcèlement » de M. Peillon

Les victimes vous remercient !

par Anne Vigan

En Novembre 2013, nous avons eu l’immense chance d’entendre notre ministre lancer son « plan d’action contre le harcèlement ». Aux dires du site gouvernemental de l’Éducation Nationale, ce phénomène est suffisamment important pour être mis en avant :

« D’après les enquêtes effectuées, on peut estimer que 10 % des écoliers et des collégiens rencontrent des problèmes de harcèlement et que 6 % d’entre eux subissent un harcèlement que l’on peut qualifier de sévère à très sévère »

 

Qu’en est-il quelques mois plus tard ?

Pour ma part j’estime à plus de 10% les collégiens victimes de harcèlement. Voici juste deux exemples pris au hasard de mes dernières semaines au collège :

 

– Un midi, un élève de 4ème frappe une autre élève de 6ème. La victime se retrouve par terre, avec des coups de pied dans le ventre. La raison invoquée : la victime avait renversée de l’eau sur le garçon de 4ème. Ce dernier l’a donc tapé en plein milieu du réfectoire, face aux surveillants. L’agresseur est donc emmené au chef d’établissement pour y subir une remontrance puis envoyée en classe !!!! Un enquête est menée, ce n’est pas la première fois que l’agresseur tape des élèves. D’ailleurs, il a déjà l’habitude de répondre aux professeurs, de menacer ceux qui ne vont pas dans son sens et de « faire sa loi » en classe. La victime est entendue. Mais, élève de 6ème, mise à terre par un « grand de 4ème » au réfectoire, cette dernière déclare que « c’était pour rire » !.

Alors, pas de conseil de discipline, l’agresseur aura une semaine d’exclusion. Pas pour agression mais pour l’ensemble de ses transgressions. Et pas immédiatement, 15  jours plus tard car les dates ne conviennent pas aux parents pour faire garder le jeune à la maison. Et dès le lendemain, l’agresseur se promène triomphalement dans les couloirs tandis que la victime frôle les murs.

 

 

– Pendant plusieurs semaines, deux élèves de 6ème rackettent et menacent d’autres élèves. Ce n’est pas un racket sur 1 élève, mais sur plusieurs, dans leur classe mais aussi dans d’autres. Mis au courant, les enseignants interviennent. Les parents de victimes portent plainte. Et pourtant, pendant plusieurs jours, les deux agresseurs continuent à être en classe, assis à côté de leurs victimes. Ils sont juste interdits de récréations mais personne ne s’en assure : les adultes étant débordés par les tâches quotidiennes !!

 

Malheureusement, il existe de nombreux faits divers de ce genre.

 

Ce «  plan d’action » est donc totalement inefficace et bien loin de mon quotidien.

D’ailleurs, on pouvait s’en douter en lisant les « Huit mesures pour agir contre le harcèlement à l’École » :

– Un site Internet rénové : agircontreleharcelementalecole.gouv.fr

– 31 référents académiques à l’écoute des victimes et des témoins

– 2 clips-vidéo pour sensibiliser aux enjeux du harcèlement

– 6 fiches pour savoir quoi faire

– Un plan de formation

– 10 dessins animés pour sensibiliser les écoliers

– Un guide pour lutter contre la cyberviolence

– Jusqu’à 2 000 € pour récompenser les meilleures initiatives

 

Je ne sais pas vous, mais moi, en tant que parent, je n’ai pas envie d’entendre ça. Je veux que l’institution soit ferme avec les agresseurs, qu’elle soit garante de la sécurité de mon enfant.

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