Lettre ouverte des enseignants patriotes du 93 à Dominique SOPO, président de SOS Racisme, et Rodrigo ARENAS, président de la FCPE (93)

Lettre ouverte des enseignants patriotes du 93 à Dominique SOPO, président de SOS Racisme, et Rodrigo ARENAS, président de la FCPE (93)

« Non à la ségrégation scolaire, oui à l’école Républicaine ! »

Dans une tribune publiée dans Libération (27 mars 2014), Dominique SOPO, président de SOS-Racisme et Rodrigo ARENAS, président de la FCPE (93) développent leur vision d’une école à destination des enfants des quartiers populaires qui n’a plus grand-chose de républicaine.

   Si le constat de faillite d’une école républicaine moribonde qui ne permet plus l’ascension sociale, ni même l’insertion professionnelle des jeunes des « quartiers » (2/3 des 18/25 ans du 93 sont au chômage) est juste, les remèdes proposés sont pire que le mal. Non ! La solution n’est pas dans le « différentialisme » scolaire que prônent les auteurs : développement des « initiatives culturelles », « fin du monolithisme culturel », « prise en compte de l’origine des élèves », traitement positif « de l’affirmation identitaire » (le tchador à l’école ?), multiplication des partenariats avec des intervenants multiples et variés (le Qatar ?) et ouverture sur un « extérieur vécu comme menaçant » (les dealers ?).

   Toutes ces préconisations sont insupportables tant elles heurtent trois des principes fondamentaux de notre école républicaine : la laïcité, la neutralité et la continuité éducative, quel que soit l’endroit du territoire où l’on se trouve. Les enfants de nos quartiers populaires en seraient les premières victimes et les familles de ces quartiers, qui continuent majoritairement et quelles que soient leurs origines, à espérer de l’Ecole de la République et à croire en ses promesses, ne sauraient accepter que leurs enfants soient victimes d’une telle ségrégation éducative.

    Aujourd’hui, 30 ans après sa création, l’éducation prioritaire est en lambeaux, morcelée en dispositifs incohérents, tenaillée par des objectifs accessoires ou secondaires. L’arrivée des socialistes au pouvoir n’a fait qu’accélérer la décomposition déjà à l’œuvre et il y a fort à parier que la réforme des rythmes scolaires ne lui porte le coup de grâce. Les élèves des quartiers défavorisés n’ont plus à être les cobayes d’expérimentations pédagogiques systématiquement ratées. Aujourd’hui, loin de la déconstruction prônée par nos pédagogues en herbe, il importe de revenir à une idée simple : l’Ecole de la République, celle de Jules Ferry, mais aussi de Jean Zay. Les élèves de nos quartiers ont droit à une école « sanctuaire » qui les isole d’un quotidien souvent peu propice à un apprentissage fructueux, les élève de nos quartiers ont droit à une école qui instruise, les élèves de nos quartiers ont surtout droit à la même culture commune, à visée universaliste, que les élèves des centre-villes. Pourquoi vouloir priver des collégiens de La Noue à Montreuil, ou du Chêne-Pointu à Clichy, de l’émerveillement devant la Vénus de Milo, au musée du Louvre, ou de la rêverie que procurent les voyages d’Ulysse ? Oublie-t-on que la lecture de Montaigne ou de Voltaire est un rempart contre le fondamentalisme religieux ? Comment peut-on favoriser une intégration harmonieuse dans la société française si l’on n’apprend plus notre histoire de France, qui est aussi une histoire du monde ?

   AU FN-RBM, nous n’acceptons pas que l’école de la République soit ainsi mise à la découpe d’intérêts communautaristes et religieux. Nous n’aurons de cesse de défendre le droit de tous les enfants de notre territoire à la seule instruction véritablement émancipatrice, celle qui ignorante de l’origine socio-culturelle, donne à tous le meilleur de notre héritage et permet l’épanouissement de l’homme  et l’intégration dans la société.

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