Enseignement de la philosophie en bac’ pro’ : le mirage égalitariste, encore et toujours
Communiqué d’Alain Avello
Référent national à l’Ecole – Les Patriotes
Président de Racine – les enseignants patriotes
Hier, Le Monde se faisait avec enthousiasme l’écho d’expérimentations visant à introduire l’enseignement de la philosophie dans les séries professionnelles. Dans cet article, Frédéric Le Plaine, président de l’ACIREPh, et Mohamed Attia, représentant de l’inénarrable « Syndicat des enseignants » (UNSA), chantaient d’une même voix les louanges de ce pas décisif vers « l’égalité » : « comme si [la philosophie] était une matière trop noble pour être enseignée » dans la voie professionnelle… s’exclamait le syndicaliste.
Ce prétendu argument ne résiste pas bien longtemps à l’examen : on lui objectera en forme d’apagogie que le fraisage ou la plomberie, par exemple, ne sont à juste titre pas enseignés dans la voie générale, sans que cela revienne à considérer ces matières comme « pas assez nobles » pour l’être. De plus, ce point de vue concentre à lui seul le pire de l’idéologie égalitariste dont crève, depuis quarante ans, notre pauvre système d’enseignement.
L’égalitarisme, si soucieux que tout se vaille, abîme toute chose en la plongeant dans la grisaille de l’indifférencié et procède à un nivellement généralisé par le bas. Il est à ce titre l’exact contraire de l’égalité véritable, dont il constitue le plus abouti des contresens. Car l’égalité au contraire exige que la voie professionnelle soit aussi une voie d’excellence, où une véritable promotion par le mérite s’effectue dans l’ordre des savoir-faire professionnels, comme cela devrait être aussi le cas de la voie générale dans celui des savoirs théoriques.
C’est pourquoi, la philosophie, dont l’enseignement ne consiste certes pas à débattre, que ce soit du bonheur, de la vie et d’on ne sait quoi encore, sauf à en faire le dépotoir des poncifs à la mode, mais bien à transmettre un savoir par le cours magistral, et à inculquer une discipline de la pensée par l’exemple de son exercice, n’a guère de place ailleurs que dans la voie générale, outre qu’il exige un volume horaire d’au moins 4 heures hebdomadaires. Aussi, continuerons-nous de proposer la suppression de cet enseignement en séries technologiques, où il sera utilement remplacé par un nouvel enseignement juridique et civique qui soit pleinement assimilateur et émancipateur et vraiment universel, lui (à la fois dispensé dans chacune des trois voies).