Sur le ralliement de J.-P. Brighelli à Debout La France, par Alain Avello

Sur le ralliement de J.-P. Brighelli à Debout La France, par Alain Avello

 

A bientôt, Monsieur Brighelli !

par Alain Avello

 

C’est donc Debout La France que Jean-Paul Brighelli a décidé de faire profiter de ses compétences (1), puisqu’il en devient, comme nous l’apprenions le 1er janvier, le délégué national à l’éducation. Les débuts d’années sont, il est vrai, le temps des bonnes résolutions, celles qu’on tient, mais aussi celles dont on s’aperçoit, le plus souvent et finalement, qu’elles étaient des plus hasardeuses.

Je me suis depuis longtemps lassé de chercher sur quoi, avec Brighelli, nous pourrions bien être en désaccord concernant l’Ecole : nous ne le sommes sur rien ! Et je ne manque pas de le retrouver, lorsqu’il impute, dans son dernier « Tableau noir » (2), le naufrage de notre système scolaire à cette politique éducative qui, depuis vingt ans, « suit les recommandations européennes — en dernier lieu les diktats du protocole de Lisbonne ».

Je me lasserais presque aussi de chercher sur quels principes nous pourrions bien, avec Debout La France, être au fond en désaccord : nous ne le sommes pas sur grand-chose ! Mais ce que je ne manque pas en revanche d’observer, c’est la distorsion continuelle entre ces principes et les positionnements concrets de ce mouvement, dont cette collusion en vue des départementales en Haute-Garonne, véritable mariage de la carpe souverainiste et du lapin européiste, fournissait un exemple récent (3). D’ailleurs, Monsieur Brighelli espère-t-il vraiment qu’avec de tels amis — UMP, UDI, Modem — la politique éducative de la France se libèrera des « diktats du protocole de Lisbonne » ?

Debout La France, c’est l’exact symétrique de ce qu’avec constance furent les divers avatars du chevènementisme : on prend des postures gaulliennes, on a bien l’idée que l’unité du peuple français doit se faire par-delà la gauche et la droite, comme exigé par les intérêts supérieurs de la nation, on décline par incantations cette belle, grande et salutaire idée, mais, dans les faits, on passe semblables compromis et l’on rejoint toujours, en fin de compte, le giron de la droite ou de la gauche européistes, en stérilisant au passage une partie du vote patriote et républicain.

Le chevènementisme dans la pureté de son inspiration, c’est-à-dire sans les compromissions de Chevènement, lequel n’est, dans les faits, jamais parvenu à transcender son camp pour se hisser au niveau de la France,  s’est survécu à lui-même en laissant Chevènement à ses vieilles lunes. Il s’est survécu au Front National et au Rassemblement Bleu Marine, où des « nationaux-républicains » venus de la gauche chevènementiste comme de la droite souverainiste trouvent, auprès de Marine Le Pen, et au sein d’un grand mouvement populaire, aujourd’hui premier parti de France, cette hauteur de vue, cette volonté et ce courage politiques récusant le vieux clivage gauche-droite pour mieux sauver la France. Et la cause nationale que constitue l’avenir de l’Ecole n’exige-t-elle pas, par excellence, une telle dynamique ?

L’avenir de Debout La France laisse, quant à lui, rêveur. Si l’on s‘en tient encore aux faits — aux compromissions désignée plus haut, à la mise à l’écart subie aujourd’hui par l’une de ses cadres, au motif d’avoir constitué un binôme avec un candidat FN (4)… —, on se met à craindre réellement que l’avenir de Debout la France ne se nomme « UMP »… Et on lui en souhaite un meilleur et, surtout, qui soit plus conforme aux intérêts de la France et de son Ecole !

Les débuts d’années sont le temps des résolutions, celles qui seront tenues comme celles qui ne le seront pas, mais aussi le temps des vœux. Je forme donc le vœu que l’avenir de Debout La France, comme celui de Brighelli, bien plutôt se nomme « Rassemblement Bleu Marine », et je gage que, lorsqu’il s’agira de mettre effectivement en œuvre le grand programme de redressement de l’Ecole à l’élaboration duquel, au sein du RBM, nous travaillons d’arrache-pied, et en pleine conscience de la mission historique que nous remplissons, nous pourrons alors compter sur ses compétences.

« A bientôt » donc, Monsieur Brighelli !

 

 

(1) On lira la « Lettre ouverte » que je lui adressais au mois d’août dernier et la réponse qu’il lui apporta sur le site internet du Collectif Racine : http://www.collectifracine.fr/blog/2014/08/19/lettre-ouverte-a-natacha-polony-et-a-jean-paul-brighelli/

(2) « Brighelli : debout l’école de la France ! » http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-debout-l-ecole-de-la-france-03-01-2015-1893743_1886.php

(3) « Liste d’union de la droite » pour les départementales en Haute-Garonne : La Dépêche http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/29/2001299-les-candidats-de-la-liste-d-union-de-la-droite.html

(4) « Nicolas Dupont-Aignan récuse sa secrétaire départementale du Var pour cause d’alliance avec le FN » : Var Matin http://www.varmatin.com/politique/nicolas-dupont-aignan-recuse-sa-secretaire-departementale-du-var-pour-cause-dalliance-avec.1992891.html

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