Chronique de ZEP : Déclaration d’amour à l’éducation prioritaire au pays des bisounours

Chronique de ZEP : Déclaration d’amour à l’éducation prioritaire au pays des bisounours

Déclaration d’amour à l’éducation prioritaire
au pays des bisounours

Toute ressemblance avec la réalité est purement fortuite

par Géraldine Rose

J’ai entendu dire des choses horribles sur l’éducation prioritaire !
Certains disent qu’ils y a des problèmes à l’école. Eh bien non, je refuse.
Comment serait-ce possible dans notre si beau pays ? Ces gens doivent être bien aigris pour dire de telles choses… voire intolérants !

Car, en étant soucieuse du système éducatif, je me dois d’être lucide et je vous dois la vérité, à vous, fidèles lecteurs…

Alors oui, tous ces quelques « faits divers » sur les violences à l’école ne sont pas à dire car tellement minimes. Pour redresser notre école, qui d’ailleurs n’a pas besoin de l’être comme le montrent nos bons résultats PISA (qui en aucun cas pointent du doigt le système éducatif français), il faut être POSITIF.

On ne parlera plus de violence, on ne parlera plus de racket ni de harcèlement (et je suis certaine que la mère de la petite Marion, 13 ans, qui s’est suicidée en 2013 appréciera). On ne dira plus que les enseignants peinent parfois à enseigner, que l’école s’effrite et qu’elle abandonne nos enfants à l’ignorance.

A la place, je vous dirai que tout va bien. Que tous les élèves sont heureux à l’école. Que c’est un monde merveilleux où s’entremêlent subtilement acquisition de savoirs et épanouissement personnel. Et cela, grâce à de nombreux projets interdisciplinaires, de la différentiation pédagogique… D’ailleurs, souvent je manque d’imagination à partir de fin avril, car ayant déjà parcouru tout le programme, je me demande quoi leur enseigner !

Pour avoir l’air honnête, je vous dirai que parfois, un élève discute. Mais dans ce cas, la mise en place d’un projet éducatif personnalisé règle le problème : réunion entre professionnels, famille et élève viennent rapidement à bout des quelques difficultés sociales qui empêchent l’élève d’être acteur de sa scolarité.

Et ce n’est qu’après tout cela, que tous les soirs, je fredonnerai cette chanson en pensant à demain :

« Moi à mon Bisounours
Je lui fais des bisous
Des bisous en couleurs
Qui viennent du fond du coeur
Des bisous bleus blancs et rouges
Pour qu’il se bouge
Des bisous bleu marine
Pour qu’il garde bonne mine »

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