Etat des lieux : Réforme des rythmes scolaires : un an après — une analyse de Valérie Laupies

Etat des lieux : Réforme des rythmes scolaires : un an après — une analyse de Valérie Laupies

Réforme des rythmes scolaires : un an après

par Valérie Laupies
vice-présidente du Collectif Racine

 

Najat Vallaud Belkacem est suffisamment étrangère à la réalité de l’école pour espérer que la réforme du collège fasse oublier aux Français la réforme des rythmes scolaires, datant d’un an maintenant.

Or, ni les parents d’élèves, ni les enseignants ne sont satisfaits de ce nouveau système qui engendre clairement FATIGUE et INSECURITE, et par conséquent une dégradation des conditions de travail pour les enfants et les professeurs des écoles.

Sans coupure dans la semaine, l’inattention et l’irritabilité des élèves à partir du jeudi, participent au climat tendu dans la classe et dans l’établissement. Si l’objectif du ministre était une meilleure réussite des enfants, elle est loin d’être atteinte.

 De surcroît, les activités péri scolaires, gérées par la municipalité « avec les moyens du bord », ne sont la plupart du temps pas adaptés aux besoins des élèves : beaucoup d’excitation dans un cadre mal défini et peu rigoureux. Les enseignants se voient réquisitionner leur salle de classe transformée pour les TAP (Temps d’activités péri scolaires) en salle de jeux, géré par un animateur qu’ils ne connaissent pas. Par conséquent, le maître ayant appris à ses élèves que la salle de classe est un lieu de travail « sanctuarisé » se voit forcément remis en cause.

D’autre part, les parents verront à nouveau leurs emplois du temps changer puisque beaucoup de communes réviseront les horaires de l’école à l’issue de la première année de la réforme. Il faudra encore s’adapter !

Le professionnalisme des intervenants n’étant pas garanti, ni même clairement défini, les familles soucieuses de la sécurité de leurs enfants renoncent à les laisser à l’école durant le TAP. Il s’avère en effet que de multiples incidents ont eu lieu depuis la mise en place de cette réforme.

 Enfin, la confusion entre les temps périscolaires gérés par le maire et les temps scolaires engendre parfois une véritable ingérence de la municipalité. En effet, celle-ci ne se gêne pas dans certaines communes pour pousser les enseignants à participer à leurs multiples projets culturels, « arrosant de subventions » au passage, leurs associations favorites, protagonistes de « l’école ouverte sur le monde »…

Décidément, elle est loin l’école républicaine des pères fondateurs, pour qui l’institution « doit être un sanctuaire où le bruit de la société ne parvient pas ».

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