27 janvier 2014 : communiqué de presse d’Alain Avello, secrétaire général du Collectif Racine : « Ecole à la maison » : entre sombre dessein et crise de confiance

27 janvier 2014 : communiqué de presse d’Alain Avello, secrétaire général du Collectif Racine : « Ecole à la maison » : entre sombre dessein et crise de confiance

 « Ecole à la maison » : entre sombre dessein et crise de confiance

 

Le 18 décembre dernier était déposée, devant la présidence du sénat, une proposition de loi ayant pour objet de « redimensionner [la] possibilité » de « l’école à la maison », en « [limitant] la possibilité d’instruction obligatoire donnée par la famille à domicile aux seuls cas d’incapacité ». Il s’agit donc bien, selon l’intention des parlementaires à l’initiative de ce texte, de restreindre un droit, à la fois reconnu par l’art. L 131-2 du Code de l’éducation, lequel dispose que « l’instruction obligatoire peut être donnée soit dans les établissements ou écoles publics ou privés, soit dans les familles par les parents, ou l’un d’entre eux, ou toute personne de leur choix », et par la Convention européenne des droits de l’homme.

 

Le Collectif Racine comprend l’émotion légitime que, sur fond d’atteintes répétées à l’intégrité de la famille, suscite cette proposition de loi. Il comprend parfaitement les protestations qui s’élèvent face à ce qui peut être perçu comme participant d’un projet totalitaire visant à formater les individus. Il sait cette inquiétude d’autant plus vive qu’attisée par ces propos tenus par le ministre qui assignaient à l’Ecole le sombre dessein d’« arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel ». Il mesure enfin pleinement le scandale que constitue l’introduction dans les programmes scolaires de ces théories aussi pseudo-scientifiques qu’idéologiquement orientées, théories légitimement perçues par nombre de familles comme allant à l’encontre de ce que doit être une éducation saine, tel le très inquiétant programme d’éducation sexuelle conçu par l’OMS.

 

Ces inquiétudes légitimes traduisent une profonde crise de confiance dans l’Ecole, tenant non seulement au fait qu’elle ne remplisse plus sa mission d’instruction publique, mais qu’au lieu de simplement transcender les particularismes sociologiques des enfants et adolescents qui lui sont confiés, en leur donnant à tous des chances égales de réussite ― ce qu’elle ne pourrait réaliser qu’en maintenant un haut degré d’exigence conforme à l’élitisme républicain ―, elle prétende nier leurs appartenances et déterminations, notamment familiales, en visant délibérément à produire cet individu atomisé et flottant, aussi bien amnésique qu’apatride, requis par le marché généralisé et planétaire. D’ailleurs, la proposition de loi ne manque pas de révéler son inspiration mondialiste, lorsqu’elle souligne que l’enseignement obligatoire doit promouvoir « la diversité […] des cultures »…

 

Pour autant, le redressement de l’Ecole qui oriente l’engagement du Collectif Racine exige à titre de condition que l’Etat républicain soit restauré, ce qui ne pourra advenir que par le haut, par la volonté politique qui en fera sa finalité. Aussi, la tâche éminemment politique à laquelle, enseignants patriotes regroupés au sein du Collectif Racine, nous nous sommes attelés consiste-t-elle à tracer les contours d’une Ecole redressée, et les voies à emprunter en vue de son redressement effectif. Cette Ecole redressée dans le cadre d’une France ayant recouvré sa souveraineté, d’une France dont l’Etat aura retrouvé toute sa légitimité démocratique, sera par nécessité une Ecole qui inspirera une pleine confiance aux familles, au point que soustraire les enfants à l’institution scolaire ne pourra plus relever que de l’exception, car, si l’éducation échoit à la famille, c’est bien à l’Ecole que doit incomber la mission d’instruire !

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2 commentaires on "27 janvier 2014 : communiqué de presse d’Alain Avello, secrétaire général du Collectif Racine : « Ecole à la maison » : entre sombre dessein et crise de confiance"

  • membre317 dit

    Il est douloureux de constater que des parents, aujourd’hui, en viennent à penser que leurs enfants auront plus de chance d’être des citoyens « construits » s’ils ne fréquentent pas l’école de la République. C’est l’aveux d’un échec sans précédent pour notre pays et notre culture puisque l’école laïque (et gratuite) fut instituée pour niveler les inégalités tant sociales que géographiques. Triste bilan en vérité, mais qui reflète bien l’angoisse de parents responsables, désireux d’éviter à leur enfants de subir sur les bancs de l’école une déconstruction culturelle et sociale en règle. Les questions sont nombreuses et les attentes immenses. Souhaitons être au rendez-vous de la réforme de l’Eduction Nationale.

  • PREVOST dit

    Depuis déjà un bon moment, tout est fait pour que les familles ignorent le niveau réel de leurs enfants. Normalement, il est interdit aux parents d’aider les enfants à faire leurs devoirs à la maison (mesure destinée soit disant à combattre l’inégalité liée à l’origine sociale). Cette injonction n’ayant bien sûr pas été respectée, on a supprimé le travail à la maison ce qui là a réellement empêché les familles de suivre leurs enfants.
    C’est donc le bulletin trimestriel qui renseigne les parents qui font confiance aux notes données et au appréciation toujours positives. mais comme tous les moyens sont bons pour donner des notes flatteuses, les parents ont une information totalement faussée et sont persuadés d’avoir un enfant qui travaille bien à l’école ou au collège.
    On a donc exclu la famille du système éducatif, exclusion destinée en fait à masquer la pauvreté des programmes et des exigences actuelles.